Ce parti est le seul à pouvoir présenter des listes dans les 67 communes de la wilaya. Les partielles en Kabylie risquent de déraper et les ingrédients semblent réunis pour une réaction compréhensible de certaines forces politiques. En effet, les candidats, qui sont absorbés par les préparatifs de complément des dossiers, font face à des «campagnes» souvent maladroites et puériles de certains qui tendent à présenter le parti ciblé comme étant le panier à crabes. Et les partis sont deux à essayer d'encaisser ces coups. Le FFS et le RCD sont ainsi soumis à leur corps défendant, disent leurs responsables locaux, à toute une série de colportages visant à réduire leur empreinte réelle ou supposée sur les populations. En fait, le plus grave est que ce sont généralement des organisations politiques non agréées qui seraient, à suivre les mêmes responsables locaux de ces deux partis, à l'origine de ces attaques en règle qui, pour le moment, font sourire ces partis mais qui, si elles persistent, risquent fort de forcer ces formations à répondre, et alors bonjour les dégâts! «On se permet de juger les hommes et d'inventer des histoires qui ne tiennent pas debout», s'insurgent des militants du FFS, ce à quoi renchérit le RCD en accusant «certains d'être plus les porte-parole du ruisseau!» Ainsi et selon M.Boudiaf Boussad, un responsable du bureau régional du RCD pour Tizi Ouzou, «les choses avancent doucement et le parti est en train de regarder plus vers l'échéance de 1997. Cette élection ne va doter les APC que d'assemblées qui ne siégeront que durant 20 mois. Aussi, on a privilégié que l'essentiel, comme l'environnement et aussi les problèmes de la quotidienneté des citoyens». Comme M.Boudiaf se plaît à rappeler que «dans les communes où le RCD n'est pas présent, il sera fait appel à un report de voix sur les listes du FFS et on s'attend à un retour de politesse du moins de la base car, pour le moment, on veut laisser les choses au niveau de la base. D'ailleurs, en ce moment et au niveau de trois à quatre communes, on nous a assurés que les commissions de surveillance seront mixtes». Du côté du FFS, les responsables locaux, en l'occurrence le fédéral et son staff, disent «mener sereinement leur travail et les dossiers déposés seront en principe complétés dans les temps». Le fait que le parti ne soit présent que dans 62 communes est expliqué par le FFS comme «résultant de certains candidats qui n'ont pas pu être prêts avant la date de clôture des dépôts de dossiers, et cela n'explique nullement que le parti soit absent dans ces communes». Et le FFS d'ajouter que «ces partielles seront menées le plus sérieusement du monde, et même le temps ne suffit pas, le FFS ambitionne de présenter des candidats au fait des choses de la gestion et au service réel des citoyens. Des gens peuvent voir autrement; ils sont libres de le faire quoique cela sent dans ces interventions une volonté de casser le parti. Ce qu'ils ne sauront atteindre, car le FFS est profondément ancré dans le coeur des citoyens». La grande donne est sans doute aucun le retour en force du FLN. Ce parti est le seul à pouvoir présenter des listes dans les 67 communes de la wilaya et aussi une liste à l'APW. Le fait que le vieux parti soit ainsi présent en force est expliqué par certains comme étant dû au fait qu'il a conservé ses kasmas partout et cette logistique a joué à fond. Certes, l'explication est recevable, mais il y a aussi le fait que durant les mandats passés les partis démocrates ont présenté, certainement par manque de temps, des candidats peu au fait des arcanes de la gestion et ont ainsi laissé des traces assez difficiles à oublier dans plusieurs communes. L'autre parti à essayer de prendre d'assaut la Kabylie est certainement le RND. Encore mal assis en Kabylie, ce parti n'a pas réussi à être partout présent. Enfin et pour tous les observateurs, les partis tous autant qu'ils sont et principalement le FLN et le RND, ne tablent en réalité que sur l'APW et l'APC de Tizi Ouzou. Cette APC est convoitée par tous les partis et par les indépendants, la lutte sera rude et même très serrée en cette ville qui est en somme la vitrine de la Kabylie.