Les enveloppes allouées à ces deux secteurs restent l'une des plus faibles. Le projet de loi de finances pour l'exercice 2006 adopté récemment en Conseil des ministres et qui sera débattu en plénière de l´APN du 6 au 9 novembre prochain, n'offre pas meilleur « logis » au tourisme de même qu'il laisse le secteur de la pêche à la traîne. Les enveloppes financières allouées à ces deux secteurs restent l'une des plus faibles par rapport à celles réservées aux autres secteurs; 701.061.000 milliards de dinars ont été réservés au département de la pêche et ressources halieutiques alors que le secteur du tourisme lui, bénéficie de 818.283.000 milliards de dinars. Pourtant bien des spécialistes parient notamment sur le secteur du tourisme pour pallier la hantise de la chute des prix du pétrole. Quant à la pêche, elle a été intégrée dans le cadre de la stratégie de la sécurité alimentaire du pays. Rien n'y fit. Le mérou algérien meurt de vieillesse et les prix du poisson sont inaccessibles aux moyennes bourses. Comme si l'Algérie tournait le dos à la mer. Le tourisme demeure dans son état archaïque. Après une décennie catastrophique où une partie de l'infrastructure et du potentiel touristique de l'Algérie ont été dévastés, le déclic ne vient pas. Aucune stratégie de développement de ce secteur n'a été établie. Pis encore, le phénomène du détournement du foncier touristique gangrène plusieurs régions et villes. Alors que la Tunisie et le Maroc ont enregistré des records en termes de recettes touristiques, ce qui place le tourisme dans ces deux pays au coeur d'une économie qui génèrent des dizaines de milliers d'emplois et des milliards dans les caisses des deux Etats. Pendant ce temps, l'Algérie, elle, continue à vivre la léthargie de son tourisme, sans une réelle stratégie à même de faire revivre un secteur dont le potentiel en termes d'emplois et de recettes est tout sauf négligeable. Car il faut dire que le développement du secteur touristique en Algérie ne tient pas seulement à des enveloppes financières faramineuses. Il faut d'abord réinventer la culture du tourisme. Le tourisme n'est pas nouveau en Algérie. Il a même été plus florissant dans notre pays que chez nos voisins. Il y a eu des moments fastes puis c'est le déclin. En 1973, des charters du n°2 allemand Neckerman arrivaient de Palma chaque week-end. Les touristes en séjour dans les îles balnéaires faisaient une extension de 48 heures sur l'Algérie. Ils visitaient Alger et La Casbah, Tipaza et ses ruines romaines. En 1975, l'été, tous les complexes affichaient complet, à Sidi Fredj, à Zéralda, à Tipaza, à Tichy, aux Andalouses. La clientèle était constituée à 90% d'étrangers. Des charters de Suède, de Finlande illuminaient l'aéroport de Dar El Beïda. Ça se passait il y a 30 ans ...