Le FLN, le RND et le MSP ne sont pas sur la même longueur d'onde concernant la révision de la loi fondamentale. Le Mouvement de la société pour la paix remettra, aujourd'hui, le témoin au Rassemblement national démocratique, qui aura à présider aux destinées de l'Alliance présidentielle pour une année. Une «passation» qui intervient dans une conjoncture particulière, marquée par la mise en oeuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale et la préparation à de nouvelles échéances électorales, notamment les élections partielles et la révision de la Constitution, annoncée pour le début de l'année prochaine. Après avoir, donc mené une campagne bien pleine pour le compte du référendum du 29 septembre dernier, le FLN, le RND et le MSP ne sont pas sur la même longueur d'onde concernant la révision de la loi fondamentale. En effet, alors que le FLN est favorable à une révision de la Constitution, et vient même d'installer une commission de réflexion au sein du parti, le RND ne voit pas la nécessité d'une telle mesure. C'est curieusement le point de vue du ministre de l'Intérieur, qui avait déclaré, en marge d'une sortie de promotion d'agents de l'ordre public, que la révision de la Constitution n'est pas à l'ordre du jour. Quant au MSP, il préfère comme à chaque fois attendre pour mieux voir. Une ruse propre à cette formation politique, qui attend le moment opportun pour tirer son épingle du jeu. A noter que le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, s'est clairement prononcé pour une révision de la Constitution, en faveur d'un septennat, permettant d'après lui au chef de l'Etat d'avoir assez de temps pour parachever son programme. C'est là le premier point de discorde entre les formations de l'alliance, et qui risquerait de surgir dans les tout prochains mois. C'est le cas aussi du dossier de la crise de Kabylie, différemment apprécié par les partis de l'alliance. Ainsi, si le chef du gouvernement ne voit aucun inconvénient à une éventuelle officialisation de tamazight ce qui ressort d'ailleurs de ses discussions avec les archs, il n'en reste pas moins que le FLN et le MSP approuvent la position officielle du chef de l'Etat. Il est utile de rappeler que le président Bouteflika, alors en pleine campagne pour la charte pour la paix et la réconciliation nationale, a coupé court à une question qui a fait couler beaucoup d'encre, en annonçant que «l'arabe demeurera la seule langue nationale». Ce qui n'a pas manqué de susciter l'ire du mouvement citoyen, qui a mis en garde contre toute remise en cause des engagements du chef du gouvernement. Même si Ahmed Ouyahia a négocié à titre de chef de l'exécutif, il reste qu'au sein des partis de l'alliance, on voit en lui le président d'une formation politique, qui pourrait gagner du terrain dans une région connue pour être la chasse gardée du RCD et du FFS. Par ailleurs, des voix au sein du FLN contestent même le fait que la chefferie du gouvernement ne revienne pas à leur parti, en sa qualité de formation majoritaire. Il est clair donc que beaucoup d'écueils attendent l'Alliance présidentielle, qui commence peu à peu à perdre de sa cohésion.