Avec ce mécanisme, l'Afrique prend conscience de la nécessité de sacraliser le «compter sur soi». Dans un monde en pleine recomposition sans état d'âme où nulle concession n'est faite aux faibles, l'Afrique qui était mal partie à l'ère des indépendances dans les années 1960, semble, grâce au Nepad, retrouver en elle des ressources à même de lui faire prendre un nouveau départ plus prometteur. La rencontre entre notre ministre chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel et la présidente du panel du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep), Mme Marie Savané lundi dernier, aura permis de faire le point sur les travaux accomplis par cette institution du Nepad ainsi que l'état d'avancement auquel est arrivée la commission nationale installée en mars dernier par le Chef du gouvernement. Cette dernière devrait achever ses travaux à la fin de cette année. Le Maep, initié en juillet 2002 « permet aux Etats africains de se soumettre volontairement à un processus d'évaluation et de surveillance de leurs performances économiques et politiques». Avec ce mécanisme qui illustre on ne peut mieux l'esprit du Nepad, l'Afrique prend conscience de la nécessité de sacraliser le « compter sur soi ». Ce grand pas effectué, il s'agit de dresser l'état des lieux pour aborder les solutions. C'est précisément le rôle du Maep composé d'éminentes personnalités africaines qui sont chargées de l'évaluation de plusieurs segments dans la vie d'un pays. Bonne gouvernance, démocratie, développement, effacement de la dette, etc. sont autant de dossiers ouverts par cet outil par et pour les Africains. Il s'agit, comme a bien voulu nous l'expliquer M. Messahel, « d'un processus basé essentiellement sur un échange d'expérience. Pour mieux comprendre, je vous citerai l'exemple de la tuberculose dont souffre encore des pays africains. L'Algérie, comme chacun le sait, bénéficie d'une expérience certaine dans la lutte contre ce fléau. Il s'agit pour nous d'en faire profiter les pays de notre continent encore en butte à l'épidémie. » Ce n'est là qu'un exemple parmi d'autres. Dans les missions du Maep figurent également et surtout «les bonnes pratiques de gouvernance politique et d'entreprise». Vaste programme, qui, avec la démocratie, tend à impliquer une participation active de la société civile et l'instauration à divers échelons de la transparence. L'objectif étant de venir à bout des convulsions et autres coups de force dont a souffert et souffre encore par endroits l'Afrique. Pour ce faire, le travail à accomplir est multiple. Il s'étend à la lutte contre la pauvreté, contre le Sida, contre la corruption, etc. L'aspect économique n'est pas en reste puisqu'il s'agit d'oeuvrer à faire de l'Afrique une « destination de l'investissement par des mesures d'incitation et d'encouragement de ses partenaires ». A ce jour, 25 pays africains, dont l'Algérie, ont adhéré à ce mécanisme. Un mécanisme qui va dans le sens de « l'intérêt de l'Afrique en général, et de l'Algérie en particulier» comme le mentionne le communiqué publié en juillet dernier par la mission de soutien en Algérie du Maep. On comprend mieux dès lors tout l'intérêt qu'il y a à accorder à la réussite de cet instrument inédit.Z. M.