Au fait des arcanes du pouvoir, le FLN décrypte-t-il les démarches en cours? «Nous nous préparons à toute éventualité». C'est ainsi que Ammar Tou, ministre de la Santé et membre de la direction exécutive du FLN, a interprété l'installation de deux commissions de travail qu'il chapeaute au sein du parti. Des commissions qui sont loin d'être un simple aménagement de structures au sein du parti. Les prérogatives ou les tâches de ces commissions débordent le cadre du parti. En somme, c'est un véritable gouvernement de l'ombre. Ce qui indiscutablement annoncerait un tournant politique qu'il serait tout aussi erroné de minimiser que de survaloriser. Il existe des paramètres lourds qui l'affirment depuis le référendum. Au fait des arcanes du pouvoir, le vieux parti qui a la latitude de décrypter les démarches en cours y voit-il à l'horizon un dessein propice pour se préparer à une nouvelle conjoncture? La première commission est chargée de besogner sur les amendements du code communal et du code de wilaya. Elle s'intéressera également à tous les projets de textes législatifs et réglementaires. C'est une commission qui va éclairer le secrétariat du parti qui à son tour, donnera des directives aux députés dans leur travail au sein de l'Assemblée nationale. La deuxième commission sera chargée d'étudier les système constitutionnels. Elle s'intéressera notamment à la loi électorale, la loi sur les partis et particulièrement à la Constitution actuelle. «Au cas où cette Constitution serait amendée, notre proposition sera déjà prête, et tant mieux si nous arrivons à séduire», a déclaré Ammar Tou. Il s'agit d'un véritable gouvernement de l'ombre. L'installation de ces commissions vise au moins trois objectifs selon M.Tou. Il s'agit d'abord de suivre l'application du programme du gouvernement et d'évaluer son impact par rapport au programme du parti et celui du président, d'effectuer des études ponctuelles conjoncturelles et prospectives et enfin d'ouvrir des débats sur toutes les questions au sein du parti et avec l'environnement. Le travail de ces commissions est structuré autour de onze groupes de travail qui ont été dégagés pour accomplir ces tâches. Ces groupes de travail organiseront des rencontres de manière périodique sur tous les dossiers. L'espace sera ouvert à débat au moins chaque quinze jours. Le fait marquant dans la composition de ces groupes c'est qu'en plus des militants connus de la scène médiatique, comme Ouahid Bouabdellah, Tayeb Nouari, Abdelamalek Grine, Boulehouadjeb, Chihoub..., on retrouve des cadres émergents du parti. A l'image de Hocine Rizou, P-DG d'une entreprise publique, Ali Sediki ... Par ailleurs, l'installation de ces commissions s'est effectuée en marge de la réunion des superviseurs de wilaya dans le cadre de l'évaluation de l'opération du renouvellement des structures du parti. Cette réunion a été l'occasion de faire le point sur la préparation des élections partielles, l'état d'avancement de la mise en place des structures provisoires, de l'opération d'adhésion et de réadhésion ainsi que de la programmation des assemblées générales au niveau des kasmas et des mouhafadhas. Dans sa course contre la montre, le vieux parti ne veut pas dépasser le cap de la fin de l'année pour sceller définitivement son renouvellement. La tenue des assemblées générales au niveau des mouhafadhas et des kasmas constitue, en effet, la dernière étape pour le renouvellement des structures du parti.