L'affaire de Salima Ghezali en rajoute une autre couche à ladite crise qui s'empare du FFS. L'affaire de Salima Ghezali s'ajoute à un feuilleton qui ne cesse de dépouiller l'instance présidentielle actuelle de son rôle constructeur et fédérateur. Il est à craindre que l'approche que mène la direction actuelle poussera ce qui reste comme cadres et militants de la base à s'insurger et à se rebeller contre les tenants du blocage et le pourrissement au sein du parti. Les déboires du Front des forces socialistes (FFS) n'en finissent pas. Le plus vieux parti d'opposition du pays est enveloppé par une crise aussi profonde que délicate, l'ampleur est telle que l'affaire de Salima Ghezali en rajoute une autre couche à ladite crise qui s'empare du FFS. Depuis l'élection de la dernière instance présidentielle lors du congrès extraordinaire le mois de mai de l'année en cours, le FFS ne sait plus à quel saint se vouer ni comment entreprendre une voie salutaire à sa crise organique et à sa vie de parti, qui est minée par des tiraillements, des purges qui prennent l'appellation d'«assainissements» entamés par le chef de file de l'instance présidentielle du parti, Ali Laskri en l'occurrence. Ali Laskri a décidé de faire passer la députée Salima Ghezali devant la commission de médiation, il s'agit surtout d'une commission disciplinaire pour répondre de son «geste» à propos de la publication d'une lettre adressée au chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale Gaïd Salah. Avant-hier, le siège du FFS était le théâtre d'un événement particulier, celui de la présence de toute la famille du regretté père fondateur du FFS, à savoir Ait Ahmed. Jugurtha Ait Ahmed a préféré se déplacer de la Suisse vers Alger pour exprimer et afficher son soutien inconditionnel à la députée d'Alger du FFS. C'est une manière de dénoncer la machine qui s'est mise en branle contre elle par une direction qui ne cesse d'entreprendre des mesures «coercitives» contre les anciens et les nouveaux cadres du parti. Vu la profondeur de la crise qui s'abat contre le FFS à la veille du 6e congrès, l'affaire Salima Ghezali semble être ajournée pour des raisons que seul Laskri et son clan sont en mesure de donner des explications étayées et des réponses plus amples quant à cet ajournement. En tout état de cause, cette affaire vient de montrer que la crise a atteint son paroxysme au sein des structures du parti, sinon comment peut-on expliquer la venue de la famille du défunt et chef charismatique du FFS pour dénoncer cette énième mesure qui s'apparente à une purge contre tous ceux qui s'aventurent à faire des déclarations et d'émettre des avis sur des questions internes du parti ou en ce qui concerne l'évolution de la scène politique nationale? Nos sources soulèvent «la question de liberté d'expression et de la gestion démocratique du FFS qui ne fait plus recette avec l'avènement de la nouvelle instance présidentielle. Une instance qui s'est détournée de la ligne traditionnelle du FFS en allant jusqu'à remettre en cause l'aspect opposant tel qu'il a été développé par le regretté Hocine Ait Ahmed», assène-t-on. Les réseaux sociaux abondent dans le même sens, l'espace montre une situation des plus néfastes et calamiteuses à laquelle se livre le FFS à travers ses cadres et militants de base. Le grondement se fait sentir de la manière la plus manifeste, les échanges sont de l'ordre de l'insulte gravissime. Il ressort de cette situation que le FFS se voit malmené par une direction qui a la lourde tâche d'assurer une transition jusqu'à la tenue du 6è congrès ordinaire en évitant des bavures et plus de frictions qui pourraient provoquer l'éclatement et l'effritement du plus vieux parti d'opposition du pays. Une chose est sûre, l'affaire Salima Ghezali s'ajoute à un feuilleton qui ne cesse de dépouiller l'instance présidentielle actuelle de son rôle constructeur et fédérateur. Il est à craindre que l'approche que mène la direction actuelle poussera ce qui reste comme cadres et militants de la base à s'insurger et à se rebeller contre les tenants du blocage et le pourrissement au sein du parti. L'épisode de la crise qui s'amplifie au sein du FFS renseigne sur une situation qui s'atrophie davantage au niveau d'une direction qui joue le jeu peu transparent quant à une gestion démocratique et claire du parti. La menace est grande de voir l'héritage politique de feu Dda l'Ho s'évaporer dans l'air comme si de rien n'était en termes de luttes et de combats politiques et démocratiques depuis un demi-siècle de militantisme.