Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères La diplomatie algérienne a su garder une distance par rapport aux appels faisant dans l'interventionnisme et l'ingérence qui ont pris même une connotation, parfois burlesque, à savoir l'intervention humanitaire chère aux puissances en mal de repositionnement. L'Etat algérien a célébré sa journée fondatrice de sa diplomatie et qui a vu son drapeau se hisser un certain 8 octobre 1962 au siège des Nations unies. La journée commémorative de cet exploit historique et politique a pris un sens à la fois symbolique et éminemment stratégique étant donné que l'Algérie maintient sa doctrine diplomatique et les grandes lignes de sa politique étrangères où l'approche souverainiste et les constances quant à la «non-ingérence» sont une sorte de dada de l'Etat algérien. Les responsables de la diplomatie algérienne en général et le ministère des Affaires étrangères en particulier ont fait de l'événement une espèce de halte historique et aussi une exigence quant aux nouveaux enjeux qui caractérisent la politique internationale et la région dans laquelle évolue le pays, à savoir le Sahel et le pourtour frontalier avec ses voisins directs. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a saisi l'opportunité lors de la célébration du 56ème anniversaire de la diplomatie algérienne sous le mot d'ordre de «La diplomatie de la paix et de la réconciliation» en rappelant les questions de principe, qui caractérisent la politique étrangère de l'Algérie en soulignant que «L'Algérie reste ferme sur sa position politique de non-ingérence dans les affaires internes des autres pays. C'est un des fondamentaux de la diplomatie algérienne», et d'ajouter que «le président de la République Abdelaziz Bouteflika a toujours appelé au dialogue et aux négociations pour régler les conflits sans aucune ingérence car nous croyons que la solution réside dans le dialogue entre les différentes parties en conflit au sein du pays». C'est une manière de rappeler une situation des plus dramatiques qui a mené au chaos dans la Libye et la Syrie à cause des ingérences dans les affaires internes desdits pays. C'est aussi le cas du Soudan et de la Somalie qui n'arrivent pas aujourd'hui à s'en sortir de la spirale de la guerre civile à cause de l'implication des forces étrangères dans des affaires internes des pays. L'approche algérienne qui était dans le passé celle d'un mouvement de libération en quête de son indépendance dans le feu des luttes et par les armes, s'est imprégnée de cette doctrine libératrice qui explique son soutien indéfectible aux mouvements de libération et de décolonisation comme c'est le cas pour la cause palestinienne, et la question du Sahara occidental et autres causes justes dans le monde. Elle fait aujourd'hui dans le même sillage en renforçant sa politique étrangère d'un terreau solide consistant à asseoir le concept de la Réconciliation nationale et le vivre ensemble dans la paix et aussi la non-ingérence dans les affaires internes des Etats. Abdelkader Messahel a indiqué dans ce sens que «L'Algérie a donné une leçon au monde, et l'approche algérienne autour de la Réconciliation nationale, a été approuvée et reconnue à l'échelle internationale pour devenir une référence dans la résolution des conflits». Dans le même registre, le ministre s'est enorgueilli de la place qu'occupe l'Algérie dans le concert des nations libres en soulignant que «La voix de l'Algérie, rétablie dans le concert des nations libres, s'est affirmée depuis l'indépendance comme une voix crédible, respectée, écoutée et recherchée», c'est dire que la diplomatie algérienne a su garder une distance par rapport aux appels faisant dans l'interventionnisme et l'ingérence qui a pris même une connotation qui est parfois burlesque, à savoir l'intervention humanitaire chère aux puissances en mal de repositionnement et qui sont frappées d'une crise structurelle dans leurs propres pays.