Ces deux catégories de personnes ont vu leur nombre augmenter progressivement et sensiblement à travers la ville d'Annaba. Les malades mentaux arpentent les artères de la ville d'Annaba, parfois silencieux et calmes, parfois agités et proférant insultes, injures et toutes sortes de grossièretés semant la panique chez les passants notamment les femmes et les enfants, leurs vêtements en lambeaux, sales comme leur chevelure longue et hirsute, marchant pieds nus. Les mendiants, eux, sont mieux habillés et plus ou moins propres, mais ils dérangent les passants avec leurs mains tendues touchant jupes, djellabas et pantalons. Ces professionnels de la mendicité viennent en grande majorité des zones limitrophes de la ville d'Anna-ba, Lalla Bouzaâroura, Houraïcha et même des wilayas voisines, comme Guelma, Azzaba et Souk-Ahras. Selon ces personnes, ils ont hâte de rejoindre leurs tribus d'origine avec le magot qu'ils auraient amassé pendant tout le long de ce mois de Ramadan, profitant de la sensibilité et de la pitié des âmes charitables ainsi que de leur générosité. Ces femmes et hommes avec leurs enfants, occupent, sans gêne aucune, les coins de rues, les devantures des boulangeries et les entrées de mosquées, en employant toutes sortes d'astuces pour attirer l'attention et la pitié. Ils savent trouver les mots pour contraindre les passants à mettre la main à la poche et ce, en se lamentant sur leur sort ou en mettant en avant le nom de Dieu. Cette mendicité, qui est en fait une forme d'arnaque, est utilisée par des gens ou des partisans du moindre effort, car ils refusent de travailler, même si un job venait jusqu'à eux, ils préfèreraient exhiber une ordonnance, ou un bébé sur leurs genoux, et Dieu sait si c'est le leur. Car grand nombre d'entre eux louent les bébés «outil» de mendicité. Ces deux phénomènes sont très répandus chez les mendiants de la ville d'Annaba. A l'approche du 27e jour du mois sacré, le trafic de la mendicité, que l'on peut considérer comme un travail, s'intensifie avec l'approche de la zakat el fitr. Les mendiants, armés d'une audace avérée, importunant en tout lieu et à tout moment, parviennent à arracher cette zakat, sachant pertinemment que les gens doivent payer bon gré mal gré cette somme d'argent. Il faut dire qu'il n'y a vraiment pas moyen de mettre fin à l'action malhonnête de ces professionnels de la mendicité. Il suffit tout simplement d'y penser sérieusement pour y parvenir, car l'éradication de ce phénomène dépend de chaque élément de notre société.