Le gouvernement, l'Ugta, le patronat et le FMI partagent la même position. C'est désormais une certitude. Les salaires ne seront pas augmentés. Le gouvernement, l'Ugta, le patronat et avant-hier le Fonds monétaire international (FMI) ont clairement exprimé leur position sur cette question qui devrait être discutée lors de la prochaine tripartite. Le gouvernement estime que dans l'état actuel des choses, la question de la hausse n'est pas si simple dans le sens où une telle mesure pourrait induire des incidences financières sur le budget de l'Etat. Les effets induits seraient, selon lui, une dépense salariale supplémentaire de l'ordre de 500 milliards de dinars, soit un doublement de la masse salariale de la Fonction publique. Pour le secteur économique public, l'incidence de la même revendication coûterait une enveloppe annuelle de 40 milliards de dinars. Dans une telle hypothèse, 70% des EPE s'exposeraient à la faillite. En d'autres termes, la politique salariale doit tenir compte de la productivité, de la croissance et de l'inflation. C'est ce que soutient aussi le FMI qui a mis en garde avant-hier contre une hausse du niveau des salaires. L'économie algérienne ne peut, selon cette institution financière, supporter cette charge. «L'augmentation affectera la compétitivité et les performances de l'économie nationale. Il faut donc lier toute augmentation des salaires au taux de croissance hors hydrocarbures.» Le FMI souligne que l'Etat doit nécessairement développer une politique salariale visant à préserver la compétitivité des entreprises face à la concurrence extérieure accrue car «l'économie algérienne devient de plus en plus ouverte à l'extérieur». «C'est vrai que la concurrence permettra aux entreprises de se mettre à niveau mais, elle contraint cette augmentation des salaires». L'Ugta qui était jusque-là fidèle à ces revendications salariales semble aujourd'hui renoncer à sa position. La Centrale syndicale souligne dans son rapport final, sa position par l'impact de la révision salariale sur les entreprises économiques estimé à 540 milliards de dinars. Selon l'Ugta, cette révision va conduire à la fermeture totale des entreprises. Les organisations patronales soutiennent la même thèse. La Confédération nationale du patronat (CNP), elle qui plaidait pour cette augmentation pense aussi que la situation financière des entreprises publiques ne permet pas cette hausse. «L'enveloppe de 50 milliards de dinars que préconise la révision est assez conséquente et risque de provoquer un déséquilibre financier.» Toutes ces déclarations surviennent au moment où l'information sur une nouvelle augmentation des salaires suscite un espoir, qui apparemment ne dure pas, chez l'ensemble des travailleurs. Elles viennent contre toute attente des employés qui s'attendaient à une abrogation de l'article 87 bis dans le cadre de la signature, prochainement, du pacte économique et social. Ces déclarations devraient sans nul doute faire réagir aussi bien les travailleurs que les syndicats au niveau des entreprises. Quel serait donc leur dernier mot sur cette question?