La mère du Français d'origine marocaine, Zacarias Moussaoui inculpé aux USA, et celle de Toufik Raïssi, détenu en Angleterre pour liaison avec les attentats du 11 septembre, partagent la même idée fixe : voir leurs fils et mourir. «Je viens demander au gouvernement américain l'autorisation de voir mon fils», a déclaré Aïcha El-Wafi dès son arrivée, jeudi, à l'aéroport de Dulles près de Washington. Troublée, Mme El Wafi a exprimé sa peine pour les victimes des attentats du 11 septembre: «J'ai eu beaucoup de peines pour les victimes (...), mais le jour où j'ai su que mon fils a été arrêté parce que soupçonné d'avoir des liens avec les auteurs des attentats-suicide, j'étais contente de savoir qu'il était en prison au moment des faits et qu'il n'était pas l'auteur de la mort de tous ces gens.» Accompagnée de son avocat, la mère de Zacarias s'en tient au moindre détail pour le bon déroulement du procès de son fils. Lors de son intervention sur la chaîne américaine CNN, elle n'a pas caché sa certitude quant à la non-maîtrise de la langue anglaise par son fils. «Il faut qu'il comprenne de quoi on l'accuse ; on ne peut pas accepter des accusations qu'on n'a pas comprises», déclare-t-elle. Elle demande, par ailleurs, des preuves de la culpabilité de son fils en affirmant que ce dernier lui avait écrit une lettre un mois après les attentats du 11 septembre lui indiquant qu'«il n'avait rien à se reprocher». «Je réclame au gouvernement de me montrer des preuves», conclut-elle. Interrogée sur ses multiples voyages et son lien avec l'un des auteurs de l'attentat-suicide l'Egyptien Mohamed Atta, avec qui il aurait partagé une chambre à Hambourg en Allemagne, elle a déclaré qu'«elle n'a appris cela que par le biais de la presse comme tout le monde». Agé de 33 ans, Zacarias Moussaoui a été arrêté par le FBI le 17 août dernier. Il comparaîtra le 2 janvier au tribunal fédéral, risquant une peine de mort pour quatre chefs d'inculpation. Par ailleurs, on apprend que la mère de Toufik Raïssi est, à son tour, à Alger pour essayer de convaincre les autorités algériennes, de l'innocence de son fils, pour que le gouvernement algérien intercède auprès de la justice britannique. Pour leur part, les mères de Ben Laden et de Richard Reid, le Britannique arrêté samedi après avoir tenté de faire exploser en vol un avion d'American Airlines, ont manifesté le même désir. La mère de Richard s'est déclarée choquée et inquiète des allégations visant son fils. Celle de Ben Laden croit, quant à elle, toujours que tout ce qui se passe autour de son fils depuis le 11 septembre, n'est qu'un coup monté contre lui par les Etats-Unis et leurs alliés.