Nous l'avons rencontré dans les coulisses, après un bain de générosité sans précédent sur scène.Evocation franche et émue du concert de mercredi soir dernier, son actualité et ses projets en perspective... L'Expression: Vos impressions à chaud après le concert? Djamel Laroussi: C'est clair. C'était génial, le public était super. C'est le meilleur public du monde. D'après nos informations, vous venez ainsi de clôturer en Algérie votre tournée internationale. C'est super que cela finisse en Algérie, parce que le programme s'est bien rodé. Et puis cela fait plaisir de finir chez soi ou de commencer chez soi mais je préfère finir comme ça, au moins je donne tout ce que je peux donner. Et puis, au fur et à mesure que le temps passe, il y a des choses qui s'améliorent, qui se créent. Comme j'aime mon pays, c'est mieux de finir chez moi. Vous vous attendiez à une telle ambiance? Franchement le public est génial. Tout au long du concert, il était présent. Y en a qui connaissent les chansons et même ceux qui ne connaissaient pas, chantaient aussi. Je suis ému. Je ne sais pas quoi dire. Sincèrement je pensais que cela allait être bien mais pas comme ça. C'est la folie! Pourquoi il n' y a pas eu le fameux remix de «Alaâfou» qu'on connaît à travers le clip? En fait, pour jouer un remix, ce n'est pas évident. Souvent, il nécessite des appareils électroniques. Comme on est un groupe live, on joue vraiment. Cela, sonnera jamais comme un remix. C'est pour cette raison qu'on ne l'a pas fait. A moins qu'on mette une boîte à rythme et c'est pas le but du jeu, comme on veut l'interaction avec le public, ce n'est pas possible de jouer un remix comme ça. Parlez-nous de cet épisode fâcheux où vous avez perdu la voix en Malaisie suite à un concert là-bas? En fait, je me rappelle, il y avait deux concerts prévus à Alger et là j'étais en tournée. J'étais parti en Malaisie. A mon retour, j'étais carrément malade. J'ai eu une extinction de voix. C'était horrible. Je ne pouvais même pas parler. L'orthophoniste me disait de me taire au moins 10 jours. C'est dur de me taire pour moi qui ai une grande gueule. Djamel, on peut dire que c'est une belle revanche, ce succès extraordinaire après le passage à vide du premier album «Sapoutaly» En fait, je ne planifie pas ma vie. Je vis au jour le jour. Je fais ce que j'aime et cela se développe comme ça vient. Ce qu'il y a de bien quand on travaille beaucoup, on ne se rend pas compte qu'on évolue vraiment. Donc on se sent toujours nul. J'ai toujours l'envie d'apprendre. De toute façon, vaut mieux approcher les choses dans la vie d'une manière neutre. Comme je disais, je ne cherche pas le succès. Quand on l'a c'est sûr qu'on est heureux mais en même temps que je chante sur scène ou en dehors, quand je suis à la maison je fais de la musique. Que je fasse de la scène ou pas, je fais de la musique pour rester normal. Sinon je deviens fou. C'est même pas un talent. C'est pour ne pas péter les plombs. Ton actualité? J'ai fini la tournée donc et j'ai entamé quatre nouveaux titres. Je les ai presque terminés, et je dois en faire encore peut-être huit. Normalement, j'en ferai 12 ou un peu plus pour faire un nouvel album. J'ai 4 semaines devant moi. En novembre, j'espère finir quatre morceaux. J'ai 4 semaines en décembre pour en faire 4 autres. Le mois de janvier, je mixerai, 2 ou 3 semaines après je masteriserai, parce qu'il faut masteriser le produit mixer. Après je commencerai à faire des show case, 7 ou 8 un peu partout dans les villes importantes de l'Europe, en Allemagne, en France, en Angleterre, en Hollande. Des show case là où il n' y a que des journalistes. D'ailleurs vous êtes invités (rire). Comment s'est déroulé votre concert devant le pape? Je savais pour cette histoire depuis un an. Au mois de juillet, un gars de Cologne m'appelle et me dit avoir un super «truc» pour moi, il m'a dit qu'il serait bien que je chante pour le pape et il m'a dit que je serai le seul musulman à participer et m'a demandé mon avis. J'étais bien sûr partant vu que j'aime la musique, ce serait pour le pape ou pour quelqu'un d'autre. Comme Allafou était d'actualité et comme par hasard cela veut dire le pardon, cela rejoignait l'esprit des JMJ. C'était génial parce que dans le stade il y avait à peu près 70.000 personnes. Que des jeunes de tous les pays. Des Péruviens, des Chiliens... j'ai même vu le drapeau algérien. Y avait vraiment de toutes les nationalités. Y avait 3 ou 4 groupes et les jeunes étaient en train de danser. Il y avait plus d'un million de personnes dans le stade. C'est immense. A la limite, c'es trop grand. Un aperçu du prochain album. Quelle sera sa tendance musicale, ses couleurs? C'est toujours un métissage. Même quand je travaille, j'ai des idées nouvelles qui viennent. Je ne pourrai pas dire concrètement comment cela va se terminer. Il suffit juste de changer une couleur, quelques accords ou rajouter des voix pour donner un autre style. Donc si d'ici la fin décembre j'écoute une musique que je n'ai jamais écoutée et qui me plaît, au moins je pourrai l'intégrer. Donc je reste ouvert... Comment expliquez-vous le succès de «Etoile filante» qui n'a pas pris une ride après ces années passées? Je ne sais pas, franchement. Ce que je sais c'est quand cela ne marche pas, on sait pourquoi cela n'a pas marché. Un dernier mot pour les fans? Je vous adore!