Djamel Laroussi, artiste accompli qui bien avant le Panaf alliait musique occidentale aux sonorités africaines, a animé avant-hier soir un concert à l'esplanade de Riadh El-Feth, face à un public conquis et massivement présent. Rencontré à l'issue de son concert, cet auteur, compositeur et interprète a évoqué l'importante dimension du Panaf, ses projets musicaux et sa prochaine tournée. Liberté : Vous vous êtes produit ce soir à l'esplanade de Riadh El-Feth, dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain. Des impressions ? Djamel Laroussi : Ce 2e festival culturel panafricain représente un projet de grande envergure, car il ne vise pas seulement la musique, mais tous les arts sont réunis dans le même évènement comme le théâtre, le cinéma et la peinture. Franchement, organiser un tel évènement, dans la joie et la bonne humeur, sans qu'il y ait quelque problème, n'est pas chose évidente. Mais, fort heureusement, tout se passera bien et les défis seront relevés avec succès. Justement, avez-vous préparé quelque chose de bien précis pour ce Panaf ? J'ai eu l'idée et même l'initiative de regrouper pour le Panaf les plus grands maîtres de la musique raï en Algérie, comme Belkacem Bouteldja et Boutaïba Esghir. En fait, ce projet se nomme “El Chioukh du raï”, et c'est moi-même qui me suis occupé des arrangements. De plus, j'ai entrepris ce projet dans le but de rendre hommage à ces artistes. Vous étiez le directeur artistique du festival jazz du Panaf. Pouvez-vous parler même brièvement de ce festival et de cette musique qui tient une place si particulière dans votre cœur ? En fait, j'ai d'autres projets en perspectives, mais il y a aussi ce projet jazz. Comme j'ai fait du jazz, tout le monde voulait donc que j'en fasse encore. Alors, avec le ministère de la Culture, on s'est entendu sur la création d'un groupe de jazz. Avec ce groupe, on va faire deux concerts : le premier à l'auditorium de la radio algérienne Aïssa-Messaoudi et le second sera organisé à Annaba. Le but étant de créer un groupe avec un concept qui vise à algérianiser le jazz. On peut considérer cela comme une première. Mon choix s'est porté essentiellement sur de jeunes musiciens algériens que j'ai rencontrés lors de mes différents déplacements. Vous avez à votre actif trois albums. Toutefois, vous avez quelque peu disparu de la scène musicale algérienne. Qu'avez-vous fait durant tout ce temps-là ? Pour ce qui est de mes créations professionnelles, j'ai touché ces derniers temps un peu à tout. J'ai entre autres réalisé la bande originale du long métrage de Bouchaâla. J'ai signé aussi la musique de plusieurs spots publicitaires. En attendant un nouvel album ? Oui, en effet, j'ai un album en préparation et j'ai même de la matière pour produire au moins dix opus. Tout est préparé concernant les textes et les paroles. Il ne restera plus qu'à mettre tout ce qu'il faut en boîte. Une tournée en Algérie, vous y pensez ? Je viens de discuter avec Khalida Toumi, la ministre de la Culture, sur ce point, et elle m'a proposé de faire une tournée en Algérie. En fait, nous allons encore en parler pour établir le moment opportun et la concrétisation des dates. Ce Festival culturel Panafricain est une grande opportunité pour les rencontres professionnelles. En avez-vous fait justement ? Bien sûr, il y a des liens qui se créent entre les artistes ; il y a énormément d'échanges entre nous. En fait, on se rencontre de temps à autre et peut-être qu'il y aura des collaborations avec certains d'entre eux. H. M.