Une série de rencontres est prévue cette semaine afin de parvenir à une concertation entre les différentes délégations. Le mouvement des archs poursuivra-t-il son dialogue avec le gouvernement? La réponse à cette question sera connue jeudi prochain lors du conclave qui regroupera tous les délégués des neuf wilayas. Cette question qui devait être tranchée, en fait, lors du conclave de l'inter- wilayas des archs, tenu ce week-end dans la commune d'Azazga, a été reportée en raison des divergences entres les différentes délégations. Celles-ci ne s'entendent pas apparemment sur la reprise du processus de dialogue avec le chef du gouvernement. Ce dialogue qui a marqué des étapes importantes, faut- il le rappeler, a été interrompu au lendemain de la déclaration fracassante du président de la République selon laquelle «tamazight ne sera pas langue officielle et que l'arabe restera la seule langue». Or, il est tout à fait clair que l'officialisation de la langue tamazight est l'une des principales revendications de la plate-forme d'El- Kseur. Les représentants des archs refusent, donc, de céder sur ce point indispensable et exigent du pouvoir de le reconnaître, une condition pour amorcer le dialogue déjà entamé. Contrairement aux autres coordinations, la coordination de Béjaïa campe toujours sur ses positions et a rejeté, une nouvelle fois, l'idée de reprise des pourparlers tant que le pouvoir ne recule pas sur cette question. Suite à un débat chaud et contradictoire, qui a marqué la rencontre d'Azazga, les participants se sont mis d'accord pour reporter cette question à la prochaine réunion. En attendant la réunion décisive de jeudi, plusieurs rencontres sont programmées durant cette semaine à travers les différentes wilayas, et ce, dans l'espoir de parvenir à un consensus sur la question. Joint hier par téléphone, le représentant de la CIC de Béjaïa nous a fait savoir qu'un conclave sera tenu demain soir à Béjaïa pour discuter de la feuille de route avant d'aller à la rencontre de jeudi. «On sait bien que l'officialisation de tamazight n'est pas pour demain, mais on veut seulement avoir un engagement clair de la part du gouvernement », a-t-il dit en affirmant que la coordination a préféré prendre son temps pour discuter avec les citoyens avant de prendre une décision définitive. La majorité des citoyens sont pour la reprise du dialogue, et ce, pour capitaliser les acquis. Selon les propos du représentant, il semblerait que la coordination de Béjaïa opterait pour la reprise du dialogue. S'expliquant sur ce point, un délégué de la Cadc de Tizi Ouzou dira: «Nous voulons reprendre le contact avec le chef du gouvernement pour des explications sur le quand et le comment de l'officialisation de la langue amazighe, car ce représentant de l'Etat a déjà donné son accord sur la question, mais le président de la République l'a désavoué par ses déclarations lors de la campagne référendaire. C'est pour cette raison que nous voulons reprendre le contact pour avoir des explications.»