L'entrée en service de la raffinerie d'Alger et la réalisation de celle de Hassi Messaoud permettront à l'Algérie de s'autosuffire en carburants a, en outre, annoncé le ministre de l'Energie. L'énergie est un secteur-clé de l'économie algérienne. La concurrence y est rude. Il faut jouer des coudes pour s'y faire une place au soleil. L'Algérie ne veut pas rater le coche et ambitionne d'y jouer un rôle de premier plan. Son secteur des hydrocarbures qui porte à bout de bras son économie sera donc doté d'un «arsenal» de premier ordre qui lui permettra de se placer à l'international. La nouvelle loi sur les hydrocarbures sera fin prête, ficelée d'ici le mois d'août 2019. L'Algérie, qui aspire, à travers la Compagnie nationale des hydrocarbures à jouer dans la cour des grands, devait inévitablement revoir sa loi sur les hydrocarbures. Un texte qui devait être dépoussiéré pour décupler la force de frappe de Sonatrach laquelle a pour objectif d'intégrer le cercle fermé du gotha des compagnies qui dominent la sphère de l'énergie. La nouvelle donne géopolitique, qui a fait son apparition dans le sillage de la dégringolade des cours de l'or noir puis dans leur rebond assez récent, l'oblige à changer son fusil d'épaule pour coller à cette conjoncture. Il devenait donc impératif de jeter du lest. Pour plus d'attractivité, l'Etat a décidé de revoir le texte en vigueur et ce, en introduisant beaucoup de «souplesse» à l'effet d'attirer davantage les investisseurs étrangers, a indiqué le premier responsable du secteur de l'énergie. «Cette loi comportera plusieurs points, préservant les intérêts du pays dont le partenariat gagnant-gagnant et le partage des risques entre Sonatrach et les partenaires», a fait savoir dimanche dernier Mustapha Guitouni en marge de sa visite d'inspection dans la wilaya d'El Bayadh. En matière de partenariat, il faut souligner que la Compagnie nationale des hydrocarbures n'a pas perdu son temps. Sonatrach a en effet lancé son opération séduction, il y a déjà quelques mois, pour inciter les «Majors» à s'implanter en Algérie. Une campagne qui s'est avérée fructueuse. Elles ont été nombreuses les compagnies de renommée internationale qui se sont intéressées au marché national. Une belle brochette. La major américaine, ExxonMobil, première compagnie pétrolière mondiale, ENI, BP et Shell, ont montré leur intérêt à investir et à relancer leurs activités en Algérie. Chevron, 6ème compagnie pétrolière mondiale qui a exprimé le souhait de son groupe de s'associer au projet de création d'une société de trading lancée par Sonatrach, le groupe nippon, Coo Itochu, spécialisé dans la construction de méthaniers, l'italien Eni, dans le cadre d'une cession de participations d'un projet auquel est associé le britannique Petroceltic, sont de potentielles prises qui doivent figurer sur le «tableau de chasse» de Sonatrach. L'Algérie oeuvre aussi à l'élargissement du champ de raffinage de pétrole en off-shore. L'objectif de cette opération étant de réduire les importations du carburant, tendre vers l'autosuffisance et aller vers l'exportation. L'entrée en service de la raffinerie d'Alger en février 2019 avec une capacité de raffinage de 5 millions de tonnes par an et la réalisation de celle de Hassi Messaoud d'une capacité de 5 millions de tonnes par an «devront réaliser l'autosuffisance en carburant et l'exportation de 5 millions de tonnes de carburant par an vers l'Afrique en 2022» a affirmé Mustapha Guitouni.