Près de 300 entreprises publiques sont en train d´être expertisées pour un assainissement financier. Le processus de privatisation des 1200 entreprises pu-bliques semble avoir du mal à avancer. Jusqu'à présent, seules 400 sociétés ont été vendues. Celles-ci, considérées comme étant stratégiques, ont pu attirer des investisseurs étrangers dont des opérateurs arabes. Rappelons que le projet de privatisation des 1200 entreprises publiques a été annoncé, l'année dernière, par le chef du gouvernement. Lors de la présentation du bilan de son gouvernement devant le Parlement, le 22 mai dernier, le chef de l'Exécutif, Ahmed Ouyahia, a mentionné la réalisation de 117 opérations de cession totale d'actifs d'entreprises publiques. Parmi les entités privatisées, on dénombre 16 briqueteries, 6 unités d'eau minérale et 6 unités d'industrie agroalimentaire. Par ailleurs, au moins 300 entreprises publiques sont en train d´être expertisées pour savoir si elles sont éligibles ou non à un assainissement financier, a indiqué le directeur général du Trésor public, M.Hadj Baba Ammi à l'APS. Les résultats de l´expertise des 300 sociétés seront soumis au gouvernement pour la décision finale les concernant, a-t-il ajouté. Selon des statistiques officielles, sur l'ensemble des entités économiques, 263 entreprises sont considérées comme durablement déstructurées et déficitaires, alors que le nombre de celles dites «insuffisamment performantes» avoisinerait les 600. Ce qui démontre l'urgence de trouver une solution radicale pour remettre sur les rails les entreprises dites solvables ou de passer à la fermeture pure et simple des autres, en espérant leur trouver un partenaire et, dans le cas contraire, les céder totalement. Par ailleurs, la décision d'assainir 300 entreprises mène, toutefois, à douter de la réussite du processus de privatisation. Il semblerait que les pouvoirs publics tentent de trouver d'autres issues à la crise des entreprises publiques en difficulté, prévues à la privatisation mais qui n'ont pas pu attirer les investisseurs. En dépit de quelques opérations de privatisation opérées jusque-là, ce processus continue de préoccuper davantage les pouvoirs publics. Certains économistes imputent les différents échecs de la privatisation à des causes politiques juridico-institutionnelles, et à des causes économiques. Chose qui a poussé les pouvoirs publics à user de tous les moyens pour attirer les investisseurs étrangers en décidant, entre autres, d'alléger les procédures administratives dans ce sens. D'ailleurs, c'est dans le but de convaincre, à ce sujet, les hommes d'affaires étrangers que le ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement, M.Abdelhamid Temmar, s'est déplacé dernièrement en France. Ce dernier a indiqué pour sa part devant les entrepreneurs français, au siège du Medef, que, depuis environ 6 mois, 200 entreprises ont été privatisées. Il s'agit essentiellement de petites et moyennes entreprises. Parmi les repreneurs éventuels, M.Temmar a accordé une importance à la communauté des entrepreneurs français d'origine algérienne. Pour lui, le premier pas que pourrait faire la communauté d'affaires d'origine algérienne serait de s'intéresser directement aux privatisations et de faire des offres concrètes dans l'intérêt de préserver le tissu industriel.