Mohamed Koursi recevant son prix des mains de la comédienne Firmine Richard L'auteur nous restitue au bout de 450 pages de cet ouvrage une tranche d'histoire passionnée et tragique qui a marqué l'Algérie. L'Algérie sous le prisme des journalistes. L'histoire d'Algérie racontée à travers des écrits journalistiques. Voilà une approche très originale consignée dans l'ouvrage intitulé «Journalistes en Algérie: Destins individuels, histoire collective», qui a valu à son auteur, Mohamed Koursi, enseignant universitaire et ancien directeur de la rédaction du quotidien El Moudjahid, le Prix du meilleur essai lors de la 6e édition de la Journée du manuscrit qui s'est déroulée à Paris le 24 octobre dernier. Il a reçu le prix des mains de l'actrice française Firmine Richard. «Mon livre ne porte pas sur l'histoire du journal El Moudjahid, de même qu'il n'est pas répertoire de journalistes», insiste l'auteur précisant qu'il s'agit de l'histoire sociale et politique de l'Algérie. Avec comme viatique sa passion pour le journalisme et son expérience en tant que chercheur dans les médias, il remonte les chemins escarpés de la presse algérienne depuis les années 1930. Ainsi, exhume-t-il des noms de journalistes talentueux qui ont jalonné, avec leurs écrits l'histoire de l'Algérie. Sans jugement de valeur, Mohamed Koursi nous restitue au bout de 450 pages de cet ouvrage des icônes et des signatures qui ont croisé des chefs d'Etat, des militaires, des opposants politiques. Bref, une tranche d'histoire passionnée et tragique qui a marqué l'Algérie. «Je suis parti de la naissance d'Alger Républicain en Algérie et du Front Populaire en France jusqu'à aujourd'hui à partir des journalistes et de l'évolution de cette corporation», note Koursi. Du journalisme de combat durant la guerre, au pluralisme médiatique et terrorisme et au journalisme électronique en passant bien sûr par le journalisme militant sous l'époque du parti unique, «le tout dans une dynamique de combat, de pression sécuritaire, politique et économique», rappelle encore l'auteur. C'est comme si le film «Algérie» se déclinait à chaque page un peu plus. Tout est vu à travers la loupe de ces historiens de l'instant que sont les journalistes Tout en finesse, Mohamed Koursi répugne l'aigritude. Il refuse de s'enfermer dans un monde gris qui dépouille l'âme des couleurs de la vie, de ses drôlerie, de ses ambiguïtés et surtout de ses amours. Sur les 1000 manuscrits, 305 livres de 28 pays sont représentés. Mohamed Koursi a décroché le prix haut la main et avec les honneurs du jury... Comment ne pas le souligner, la Journée du manuscrit francophone a investi un des plus grands théâtres à l'italienne de Paris: le théâtre du Gymnase Marie-Bell à Paris. Plus de 100 auteurs de tout le monde de la francophonie étaient présents, de nombreux ambassadeurs et des officiels. En somme, une cérémonie digne des César pour le livre et la lecture. Quelle belle consécration pour la presse algérienne! Mohamed, savoure ton titre. Bravo!