Le président américain George W.Bush fait le point sur les dossiers de l'heure dans un interview accordé à la chaîne satellitaire Al Arabiya. Dans un long interview accordé à la chaîne satellitaire saoudienne Al-Arabiya, dont le texte a été diffusé lundi soir par la Maison-Blanche, le président américain George W.Bush fait le point sur les dossiers de l'heure qui focalisent l'attention, notamment l'affaire Hariri, le conflit israélo-palestinien, la situation en Irak et le procès du président déchu irakien, Saddam Hussein. A propos de la situation induite par l'assassinat de Rafic Hariri, George W.Bush a «espéré» qu'il n'y aurait pas de confrontation avec la Syrie après les résultats de l'enquête Mehlis montrant une implication de ce pays dans l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais. «J'espère bien que non», a répondu le président américain à une journaliste, correspondante à Washington, de la télévision Al Arabiya lui demandant si les Etats-Unis se préparaient à une confrontation avec la Syrie. «Je pense que l'une des choses que la Syrie a appris est que si elle n'obéit pas aux demandes internationales, cela la mènera à l'isolement», a ajouté le président américain dans l'interview accordé à cette chaîne arabe de télévision, qui diffuse en anglais dans les pays arabes. Le texte de l'interview a été diffusé lundi par la Maison-Blanche. «Personne ne veut une confrontation. Mais d'un autre côté, il doit y avoir une pression sérieuse pour que le dirigeant comprenne que, un, ils ne peuvent pas héberger des groupes terroristes qui détruisent le processus de paix entre Israël et la Palestine, deux, qu'ils doivent arrêter de se mêler du Liban, et trois, qu'ils doivent arrêter d'autoriser le transit de tueurs qui vont en Irak tuer les gens qui veulent la démocratie», a ajouté le président américain. «Le gouvernement syrien doit prendre les demandes du monde libre très sérieusement», a-t-il affirmé. Abordant le contentieux opposant Israël aux Palestiniens, le président américain affirmera d'emblée que les Etats-Unis sont «entièrement engagés vis-à-vis de la Feuille de route», le plan de paix entre Israël et les Palestiniens, parrainé par les Nations unies, l'Union européenne, les Etats-Unis et la Russie. Interrogé sur ses déclarations la semaine dernière lors de la visite du président palestinien Mahmoud Abbas à Washington, semblant remettre en cause l'objectif qu'il avait lui-même fixé de 2009 pour l'établissement d'un Etat palestinien indépendant, M.Bush a indiqué qu'il «aimerait» qu'un tel Etat soit créé pendant son mandat, qui se termine en janvier 2009. «J'ai dit que j'aimerais que cela arrive avant que j'aie fini mon mandat de président. Et nous allons encourager» (pour y arriver) a-t-il dit. «Condi Rice (la secrétaire d'Etat américaine) et moi parlons de cela tout le temps, combien nous aimerions voir une démocratie palestinienne devenir un Etat» a ajouté le président Bush. «Cela serait une immense réalisation pour tous ceux qui sont impliqués. Aussi ai-je annoncé une date ferme, et je vais travailler dur pour cette date», a-t-il ajouté. Sur la situation en Irak et plus particulièrement sur les cruciales élections de la fin de l'année, le président Bush souligne que les Etats-Unis ne vont pas «désigner» le gagnant des prochaines élections, le président américain affirmant que la mission de Washington sera «d'encourager tous les gens à participer au processus» électoral. «Si la Constitution est acceptée - et il semble bien qu'elle puisse l'être - (l'interview a été diffusé lundi avant l'annonce des résultats du référendum qui a été faite hier par la commission électorale indépendante) il y aura une élection pour un gouvernement permanent et les Etats-Unis ne désigneront pas le gagnant», a déclaré le président américain «Cela reviendra au peuple irakien. Notre mission sera d'encourager tous les gens à participer au processus électoral», a-t-il ajouté. «C'est étonnant ce qui s'est passé en Irak quand vous y pensez vraiment. Des millions de gens ont voté en janvier dernier. Personne, peu de gens pensaient que cela aurait pu arriver. Puis, cette nouvelle Constitution a été rédigée. Vous savez, c'est un document qui a causé beaucoup de débats, des gens ont montré leur anxiété ou l'ont soutenu partiellement, mais c'est un document qui peut être changé avec un gouvernement élu démocratiquement, exactement comme cela s'est passé pour notre Constitution (américaine)», a déclaré le président américain. «La Constitution américaine a aussi généré beaucoup d'anxiété lorsqu'elle a été adoptée pour la première fois et elle a été amendée quasiment immédiatement (...) Je suis très impressionné par le courage des citoyens irakiens et content de voir les progrès», a-t-il ajouté. Les élections irakiennes doivent se tenir le 15 décembre pour élire la nouvelle Assemblée nationale du pays. Revenant sur le procès en cours du président déchu irakien, le président américain George W.Bush a affirmé que Saddam Hussein aura un procès «juste» dans son interview à la télévision satellitaire Al Arabiya, en estimant que la procédure, ajournée jusqu'au 28 novembre, devait «continuer». «La chose la plus importante est qu'il y aura un procès juste, une chose qu'il (Saddam Hussein) n'a pas permis aux milliers de personnes qu'il a tuées», a déclaré le président américain. Selon M.Bush, le procès «doit continuer». «La question est de savoir si le courage de poursuivre le procès est là», a-t-il ajouté. «Je pense que le peuple d'Irak aimerait voir Saddam Hussein jugé pour les crimes qu'il a commis» a-t-il dit.