L'absence d'un vétérinaire sur un lieu d'abattage est une violation caractérisée de la loi. Si le monde est à la prévention contre la fièvre aviaire, cette menace ne semble point concerner la wilaya de Bouira et pour cause, ce qui se passe au marché quotidien du chef-lieu. Dans un coin de cet espace très fréquenté en ce mois de Ramadan, des commerçants vendent du poulet. Tout est normal à ce stade sauf quand on voit comment s'effectue l'abattage, et le déplumage de ces volailles. Le vendeur après la pesée remet le poulet à un autre qui d'un coup de lame tranche la gorge et jette la bête dans un demi-fût le temps que le sang se dégage pour ensuite tremper le poulet dans un autre bac d'eau chaude et le passe ensuite sur un tambour tourné par moteur dont les émanations de gaz carbonique empestent l'atmosphère. L'outil est de confection locale puisqu'il s'agit d'un tambour circulaire sur lequel sont fixés des ressorts. Comme une cerise sur le gâteau, le vendeur vous tend votre bien dans un splendide sachet noir. Qui est responsable de cette situation? La commune d'abord, qui reste la propriétaire des lieux qui sont cédés par adjudication à un privé dont le souci semble être la collecte des sous. Dans la procédure d'adjudication il y a normalement un cahier des charges qui précise les conditions imposées à l'acquéreur. L'hygiène à ne pas en douter est la première clause. Le lieu est avec le nombre de plus en plus important de vendeurs devenu infect et les odeurs nauséabondes dominent. Le second responsable qui doit immédiatement intervenir est le service de la santé parce que le risque est grand de voir naître une épidémie aux conséquences dramatiques. Le dernier responsable est le client qui pour quelques dinars en moins prend des risques pour lui et ses proches. En voyant de visu comment sont liquidés les poulets et sans vouloir dramatiser la situation nous dirons que la situation mérite une intervention urgente et radicale. L'absence d'un vétérinaire sur un lieu d'abattage est une violation caractérisée de la loi. Ce qui aggrave le cas reste le fait que certains ont aménagé des baraques sur place pour montrer qu'ils ne sont pas près de partir.