L'idée d'un vote des étrangers avait été lancée pour la première fois par François Mitterrand. Le Premier ministre français, M.Dominique de Villepin, a clairement déclaré hier, qu'il était contre la proposition de Nicolas Sarkozy, son ministre de l'Intérieur, d'accorder aux immigrés le droit de vote, notamment aux élections municipales. «C'est la nationalité qui donne le droit de s'exprimer sur les grandes orientations politiques locales ou nationales en France», a-t-il expliqué dans un entretien accordé au journal Le Parisien. Il faut rappeler que Nicolas Sarkozy, également président de l'UMP, le parti au pouvoir, avait suggéré dans les colonnes du Monde qu'il «ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales». Concernant les ressortissants européens qui disposent, quant à eux, d'un droit de vote aux élections locales, le Premier ministre français dira que cela entre dans le cadre d'une ambition politique (européenne) commune. Il y a lieu de souligner que l'idée d'un vote des étrangers aux municipales avait été lancée pour la première fois par l'ancien président de la République française, le socialiste, François Mitterrand. Depuis, l'idée n'a jamais été appliquée. Elle est par contre exploitée à fond par les hommes politiques français de gauche, de droite et d'extrême droite et ce, à chaque échéance électorale importante. Cette escalade de langage entre le Premier ministre français, Dominique de Villepin, et le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, cache en fait en toile de fond un seul objectif: la succession de Jacques Chirac, particulièrement après que ce dernier a eu de sérieux problèmes de santé qui ont nécessité son hospitalisation. Le chef de l'UMP, M.Sarkozy, n'a jamais caché ses ambitions de se présenter aux élections présidentielles françaises. Pour cela, les milliers de voix que représentent les immigrés occupent sérieusement l'esprit de Nicolas Sarkozy qui est peut-être le seul ministre français à faire régulièrement des descentes dans les quartiers arabes défavorisés. De son côté, Dominique de Villepin, qui ne veut pas également rater le train de l'histoire, lui, qui a été placé à la tête du gouvernement français presque par hasard, semble vouloir puiser dans l'électorat de l'extrême droite opposé à tout ce qui est étranger. Les voix de l'extrême droite, depuis quelque temps ne sont pas négligeables. Jean-Marie Le Pen a presque raflé le pouvoir absolu en arrivant derrière Chirac lors des dernières élections présidentielles françaises. En tout état de cause, la guerre des positions à laquelle se livrent le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur français, vise en réalité un seul objectif, la présidentielle de 2007 qui s'annonce acharnée.