Un nouvel épisode dans le feuilleton des harcèlements que subissent certaines personnalités politiques, vient d'éclater au grand jour, relançant la question de la protection des personnes. Dans un communiqué rendu public, hier, le Front des forces socialistes informe que son premier secrétaire, Ahmed Djeddaï a adressé une lettre au Président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, au général-major de l'armée, M.Mohamed Lamari et au général Mohamed Mediene, directeur des renseignements et de la sécurité, pour protester contre le harcèlement systématique que subit le député et président du groupe parlementaire, le Dr Mustapha Bouhadef. En effet, M.Djeddaï précise, dans cette lettre, que dans la nuit du 24 au 25 décembre, aux environs de minuit trente, deux hommes de 35 à 40 ans se sont présentés au domicile de M.Bouhadef et ont sonné à la porte, sans trouver de réponse, puisque la famille Bouhadef était absente. Devant l'insistance des deux individus, deux jeunes du quartier les apostrophent pour connaître l'objet de leur visite. Ces derniers seront agressés et l'un d'eux a même été blessé à la tempe, à l'aide de la crosse d'une arme de poing. Une plainte contre X a été déposée au commissariat de police du boulevard Bougara, à El-Biar. Ce n'est pas la première fois que le professeur Mustapha Bouhadef fait l'objet d'intimidations de ce genre. La première menace sur l'une des personnalités influentes du parti d'Aït Ahmed sur la scène politique est apparue dans la nuit du dimanche 2 décembre, lorsqu'une voiture de couleur sombre de marque BMW série 7, est venue stationner tous feux éteints à une vingtaine de mètres du domicile du député du FFS, avec à son bord trois hommes costumés. Vers 21h30 et après trois quarts d'heure d'attente, un des occupants sort du véhicule, le moteur toujours en marche, et demande à des jeunes du quartier, s'ils connaissaient le domicile Bouhadef. Intrigués par le comportement bizarre de ces visiteurs de la nuit, inconnus dans le quartier, les jeunes diront l'ignorer. A la suite de cela, l'un des jeunes a été menacé et la voiture a démarré en trombe tous feux éteints, ce qui a empêché les jeunes de relever le numéro d'immatriculation. Après cette affaire, le député du FFS adresse, le 4 décembre, une lettre au Chef du gouvernement dans laquelle il s'interroge sur la signification de ces faits et les mobiles de leurs auteurs. Mais cela n'a pas dissuadé pour autant les auteurs de ces harcèlements à revenir au domicile du député pour menacer, une nouvelle fois, la quiétude et la stabilité de son foyer. En effet, le jeudi 6 décembre à 19h, une Peugeot 505 de couleur marron immatriculée 005..-187-16 (les deux chiffres après le 5 n'ayant pu être relevés) munie de deux antennes avec trois personnes à bord et dont l'une avait une kalachnikov, puisque le canon était visible à travers la vitre du véhicule, roulait très lentement devant l'entrée du domicile de la famille Bouhadef. Arrivée devant la porte de la maison du député, des photos ont été prises, le flash, actionné par deux fois, ayant été vu par cette famille, qui observait de loin le mouvement de ces individus suspects. L'élu du parti d'Aït Ahmed ignore, cependant, si ces personnes photographiaient l'entrée de la maison ou la voiture de son fils stationnée dans le parking. Avec ce nouvel acte d'intimidation, la peur s'est installée dans le foyer des Bouhadef qui craignent une tentative de liquidation. Malgré son statut à l'Assemblée, le président du groupe parlementaire du FFS ne dispose pas de protection rapprochée digne de son rang. Il ne dispose, comme tous les députés, que d'une arme de poing qui devient inefficace dans pareils cas. Les différentes interpellations du Chef du gouvernement pour arrêter les auteurs de ces actes ou offrir au député les moyens de se défendre sont restées sans réponse. Avec les nouvelles intimidations du 28 décembre, le docteur Mustapha Bouhadef a décidé de passer à la vitesse supérieure, et c'est à travers la direction du parti, qu'il décide d'interpeller les décideurs sur ces pratiques dangereuses qui menacent, une nouvelle fois, la classe politique. Intimidations, tentative d'assassinat ou simple manipulation médiatique, ces affaires posent avec acuité le problème de la sécurité des dirigeants politiques dans un univers médiatique où les assassinats de personnalités sont toujours tabous et mystères.