Le «trabendo» a pris d'assaut les rues et avenues de la capitale du Djurdjura. Les trottoirs, les placettes et le moindre espace sont ainsi squattés par les marchands de jouets et autres habits en ces jours proches de l'Aïd. Alors que les services de police avaient eu toutes les peines du monde à « rendre » les trottoirs au public, des trottoirs accaparés par l'informel à la faveur de la grosse pagaille née dans le sillage des événements du Printemps noir, aujourd'hui c'est toute une armée de «trabendistes» qui ont réoccupé les lieux. Les trottoirs n'appartiennent plus aux piétons et souvent ces derniers sont obligés d'emprunter la chaussée au grand dam des automobilistes. Passe encore pour ces «trabendistes» qui, malgré tout, ne sont généralement que des jeunes chômeurs qui veulent ainsi gagner un bout de pain; mais quand les commerçants s'en mêlent en faisant des bouts de trottoirs devant leurs magasins des présentoirs pour habits notamment, c'est bonjour les dégâts. Dans cette cohue de gens se bousculant à la recherche qui d'un habit qui d'un jouet ou tout simplement pour satisfaire la curiosité, les pickpockets s'en donnent à coeur joie. Les mobiles et les chaînes des femmes notamment disparaissent facilement en ces endroits. Par ailleurs, les commerçants semblent assez contrariés par ces «vendeurs d'articles» qui proposent des prix alléchants et, ce faisant, leur volent des clients potentiels. De fait, personne ne semble content, les commerçants pour cette concurrence déloyale, les citoyens pour les trottoirs occupés et les autorités ne sachant plus quoi faire pour redonner à la ville son aspect habituel. Quand on sait que ces «trabendistes» ont avec cette occasion de l'Aïd une sorte de permission non écrite de « travailler », il faudra s'attendre, le jour où on les « délogera » des lieux, à une possible réaction de leur part. Les autorités seraient bien avisées de réfléchir et vite à un endroit spécial pouvant les abriter.