«Le moment est venu pour la Sonatrach de faire sa mue et d'investir dans le renouvelable», a déclaré le professeur Chems Eddine Chitour. Les Journées de l'énergie mobilisent encore et toujours. L'événement organisé par le professeur Chitour, pour la deuxième fois cette année, a attiré beaucoup de monde. Tous les intervenants n'ont pas manqué de lui rendre hommage et de lui exprimer leurs sentiments de respect. Parmi ceux-là, le P-DG de la Sonatrach, Ould Kaddour, ainsi que les ministres de l'Environnement et de l'Energie. Ce dernier était représenté par son chef de cabinet, qui a prononcé un discours en son nom. Le thème de cette 23e Journée de l'énergie était les «55 ans d'efforts et de résilience de la Sonatrach au service du développement durable du pays». Le professeur, qui a pris la parole plus d'une fois, continue son combat pour amorcer une transition énergétique rapide et efficace, et il n'a pas manqué d'arguments. Il était accompagné de ses élèves de l'Ecole polytechnique, qui ont fait plusieurs présentations. Il a estimé que «le moment est venu pour la Sonatrach de faire sa mue et d'investir dans le renouvelable». Ould Kaddour, dans son discours, a fait savoir que la Sonatrach «est à la disposition des étudiants de l'Ecole nationale polytechnique» et que s'il pouvait, il les recruterait tous à l'instant. Il a également précisé que dans le cadre de sa stratégie SH2030, l'entreprise était en train d'optimiser le fonctionnement de toutes ses structures. La ministre de l'Environnement a, dans son discours, déclaré qu'elle avait «beaucoup d'estime et de respect pour le professeur Chitour et pour Ould Kaddour», en ajoutant que «notre pays doit préparer sa transition vers les énergies renouvelables». Elle a également présenté plusieurs axes sur lesquels s'articulait cette transition, à l'image de l'établissement d'un cadre réglementaire, d'un cadre économique et financier, du renforcement des capacités ainsi que la généralisation des énergies renouvelables hors réseau. Le ministre de l'Energie, dont le discours a été prononcé en son nom par son chef de cabinet, a estimé que «Sonatrach a été et sera toujours la locomotive de l'économie nationale». Il a, pour illustrer cela, donné quelques chiffres quant à l'entreprise nationale. En moyenne et sur les 5 dernières années, la Sonatrach a réalisé plus de 43,2 milliards de dollars de chiffre d'affaires, 10 milliards de dollars d'investissements et restitué plus de 2 550 milliards de dinars sous forme de fiscalité. Le premier responsable du secteur a également appris à l'assistance que l'entreprise nationale se lançait dès 2019 dans des forages offshore au large de Béjaïa et d'Oran. En termes d'emploi, il a déclaré que le secteur employait plus de 258 000 personnes, qu'il créait plus de 4000 emplois annuellement et que ces dernières années le secteur avait embauché plus de 51.000 agents dans le sud du pays. La Sonatrach, en plus du centre de formation de Ouargla, a engagé des démarches auprès des autorités des wilayas d'Illizi, d'Adrar et de Tamanrasset pour l'acquisition de structures en vue d'ouvrir d'autres centres. La stratégie SH 2030 a été présentée dans le détail, et il a été montré qu'en plus d'améliorer et d'optimiser le fonctionnement de l'entreprise, elle allait permettre un revenu supplémentaire de plus de 68 milliards de dollars par rapport au scénario de base. La moitié de ce revenu supplémentaire irait au Trésor public, et l'autre moitié serait investie, notamment dans le facteur humain. Les ressources humaines représentent le «chantier prioritaire» de l'entreprise, au vu de l'hémorragie qu'elle a connue, qui s'est matérialisée par plus de 16 000 départs de travailleurs spécialisés. Le programme s'est partagé entre bilan, état des lieux et défis et perspectives de l'entreprise, avec une grande place accordée au développement durable, sujet qui tient à coeur au professeur Chitour. Ce dernier a exhorté l'entreprise à accélérer la transition énergétique en Algérie, pour le bien de tous.