Même si le virage de la crise du complexe Sider, semble prenable, il n'en demeure pas moins que la production de la sidérurgie reste sérieusement compromise. Le complexe sidérurgique d'El Hadjar perd la bagatelle de 180 millions de dollars par jour, en raison de la grève des contractuels qui bloquent la production. «Le Haut Fourneau du complexe Sider El Hadjar sera à l'arrêt pour une durée de deux mois, en raison de l'accumulation de fer en son fond», a indiqué la direction générale du complexe. En expliquant que «le blocage par les grévistes contractuels, de la voie ferrée assurant l'alimentation en fonte du HF, depuis les aciéries entre autres, a provoqué l'arrêt du HF2, situation provoquant le durcissement de la fonte au fond du HF2 dont la production a été interrompue». Selon un cadre sidérurgiste, «la remise en service du poumon de la production du complexe nécessite la mise en place de deux ateliers pour faire fondre cette fonte accumulée». Ainsi, ce désagrément, issu d'un geste aussi, irréfléchi qu'irresponsable, n'est pas resté sans conséquence, puisque le coût des ateliers engagés pour la remise en service du HF2 fera l'objet d'une facturation que le complexe devra payer. Pis encore, cet arrêt de deux mois coûtera au complexe d'El Hadjar, une perte de 180 millions DA par jour. Un manque à gagner porté à l'actif de la crise qui secoue l'entité depuis deux semaines. Un conflit qui semble trouver une éclaircie, lors de la dernière rencontre regroupant le SG de UW Kamel Fritah, l'inspecteur du travail, le SG du syndicat d'entreprise Sider, Ridha Djemaï ainsi que le P-DG de Sider Chameseddine Maâtallah en présence de Aouchiche. Le consensus présenté aux parties en conflit, repose sur une proposition qui devrait satisfaire toutes les parties. C'est ce qu'a confirmé Kamel Fritah, SG de l'UW, contacté par téléphone. «Nous leur avons proposé de prendre 50 contractuels, dont les contrats ont bouclé 3 ans. Reste quelque 45 autres, ils le seront graduellement, en fonction de leurs contrats», a fait savoir notre interlocuteur. En précisant que la balle se trouve dans le camp de la DG du complexe, Matallah, P-DG de Sider n'a ni refusé ni accepté. Il a fait savoir qu'il devrait informer la tutelle de la proposition, car elle est seule habilité à décider. De son côté, le SG du bureau syndical de Sider a assuré que la flexibilité a été de mise, lors des négociations entre les parties, ce qui présage du bon déroulement des négociations «Maâtallah a été beaucoup plus souple, il a promis de porter les propositions à la tutelle et de défendre les revendications des contractuels», a indiqué Riadh Djemaï, SG du syndicat d'El Hadjar. Ainsi, l'accord signé par les négociateurs devrait présenter une solution admise par les parties en conflit, à savoir la classification des contractuels grévistes. C'est pour dire que, dans le cas où les instances de la tutelle accepteraient ledit consensus la situation devrait revenir à la normale au sein du complexe sidérurgique. Pour le moment, tout le monde croise les doigts, car les contestataires grévistes sont déterminés à ne pas travailler, jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, classification et augmentations des salaires en l'occurrence. Toutefois, il faut noter que même si le virage de la crise sera dépassé, cela ne changera en rien l'arrêt du HF2. Un arrêt, le moins que l'on puisse qualifier de compromettant pour la production de la sidérurgie.