«Aucune offre intéressante n'a été faite aux entreprises russes» observe l'ambassadeur russe à Alger. Régler le problème de la dette avant la venue du président Poutine à Alger, en février de l'année prochaine. Tel est, semble-t-il, le souhait de Moscou qui entend faire de l'Algérie un partenaire économique «privilégié», selon l'expression formulée par l'ambassadeur de la Russie hier au cours d'une conférence de presse au centre de presse d'El Moudjahid à Alger. Vladimir Titorenko qui n'a pas cillé face aux questions incessantes des journalistes sur le montant exact de la partie russe de la dette algérienne, a fini par lâcher que celle-ci représente 25% du taux global. Mais pas plus. «Ce n'est pas de notre ressort» s'est-il défendu. Le diplomate russe a orienté la presse vers le ministre algérien des Finances pour avoir le taux des créances russes qui datent, ajoute-t-il, des années 60 et 70. A l'époque où les relations entre les deux pays étaient à leur apogée. Gêné, M.Titorenko a fini par laisser entendre que les discussions menées dans le cadre de la commission mixte-installée après la visite de Abdelaziz Bouteflika à Moscou avril 2001, butent sur le problème de la conversion de la dette en investissements. Comme ce fut le cas avec plusieurs pays européens dont l'Espagne. «A l'heure actuelle, aucune offre intéressante pour les entreprises russes n'a été formulée par la partie algérienne. Il faut quelque chose de concret pour nos opérateurs» a-t-il souhaité. Les experts russes seront cette semaine à Alger pour traiter de cette question et mettre au point les questions bilatérales avant la visite du ministre russe des Affaires étrangères, prévue pour la fin de l'année en cours. Sur la coopération militaire, M.Titorenko a confirmé l'existence de négociations entre les deux parties dans plusieurs domaines: l'aviation, l'armée de terre et d'autres secteurs, sans toutefois dire si ces contacts aboutiraient ou non sur des contrats d'achat par le gouvernement algérien d'équipements russes. En tout cas, «les négociations sont sur une bonne voie» a-t-il assuré. De même pour ce qui est de la lutte antiterroriste, le traitement sera pris en charge lors de l'ouverture en décembre de la deuxième session de la commission algéro-russe d'autant plus, a-t-il soutenu, que «les contacts entre les services de renseignement russe et algérien n'ont jamais cessé». Revenant sur la coopération économique, le diplomate a indiqué que les relations commerciales ont atteint l'année précédente quelque 350 millions de dollars. De nombreuses entreprises russes, dans le secteur des hydrocarbures notamment, sont présentes en Algérie. Une usine russe de fabrication de fibre optique est en voie de réalisation en partenariat avec Algérie Télécom. Une entreprise russe est impliquée dans la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, alors qu'un opérateur oeuvre dans la modernisation du chemin de fer. D'autre part, un accord sur la protection des investissements sera finalisé entre les deux parties vers le 15 décembre prochain. L'ambassadeur indique par ailleurs, que le nombre de la communauté algérienne en Russie s'élève à 1200 personnes alors que les Russes qui vivent en Algérie ne dépassent pas les 130 (500 fonctionnaires et 800 femmes russes sont mariées à des Algériens).