Il a affirmé que la majorité de ces scandales a été colportée en dehors des banques. Le ministre des Finances, Mourad Medelci a tenté jeudi, de dédramatiser le malaise que connaît le secteur financier en Algérie, en défendant le fait que des scandales financiers aient pu être dévoilés constitue les premières prémices de la réforme bancaire amorcée depuis quelques années». Le ministre répliquait aux critiques des députés, qui l'ont fortement interpellé sur le scandale de la Banque d'Algérie, durant les débats sur le projet de loi de finances pour 2006. Imperturbable, le ministre «a réussi» à contourner les scandales à la faveur des efforts déployés par le gouvernement, en mettant en exergue «le processus d' assainissement du secteur bancaire». Les scandales qu'enregistre la place financière ces dernières années, sont plutôt vus comme un signe de bonne santé du système financier, a laissé savoir le représentant de l'Exécutif. Les affaires éclatées n'ont été, en fait que la face cachée de l'iceberg. En réponse aux préoccupations des députés qui ont noté que la réforme tarde à être concrétisée, il rassure: «Je peux vous affirmer le contraire. La réforme est aujourd'hui sortie du tunnel. Elle a été lente certes, mais nous l'avons abordée en toute sérénité». Plus pratique, le ministre cite deux dispositifs qui rentreront en vigueur à partir de l'année prochaine. Le premier a trait au retrait des chèques bancaires, qui se fera désormais dans «un délai de deux jours». La deuxième mesure et qui devrait entrer en vigueur à partir de janvier prochain, est plus importante. Elle garantira la sécurité bancaire à travers notamment l'institution d'une relation informationnelle sur les contribuables entre l'administration fiscale et les banques, ce qui obligera les «établissements bancaires d'adresser à l'administration fiscale toute information sur le mouvement des comptes et opérations effectués dans ces établissements». Dans le même volet, le projet instaurera l'obligation de déclaration pour les personnes physiques ou morales, des références de leurs comptes à l'étranger, ouverts ou clos, sous peine d'une amende. Mais cette question est loin d'être tranchée. La Commission parlementaire des finances sur proposition des établissements bancaires demande de retarder cette échéance jusqu'à septembre 2006. Tout compte fait, selon Medelci, la place, sera prémunie à partir de l'année prochaine contre les différentes défaillances enregistrées. Et à travers la place, c'est toute l'Algérie qui sera prémunie des scandales comme ceux qu'a connus, le CPA, la BNA et la Badr. Justement, sur ce point, Medelci n'a pas manqué de défendre «les banques publiques, surtout» et appelle à faire la distinction entre «la minorité fraudeuse» et la majorité des cadres et des employés honnêtes de la Banque d'Algérie qui travaillent pour l'intérêt du pays. Toujours dans le même volet, il révèle que la majorité des scandales sont colportés en dehors des banques «par des personnes étrangères à la corporation». Dans un autre chapitre, le ministre des Finances a annoncé que le gouvernement n'a aucune contrainte financière en ce qui concerne la prise en charge des victimes de la crise dans le cadre «de la réconciliation nationale». La question, déclare-il à L'Expression, est déjà prise en charge en partie, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2006. Néanmoins, le gouvernement ne lésinera pas à mettre en place tous les fonds nécessaires dans le cadre de ce programme. «Nous attendons d'abord la sortie des textes d'application qui définiront clairement les modalités de dépenses». Dans un autre volet, M.Amar Saâdani, a interpellé le ministre pour que le gouvernement «soumette, à partir de l'année prochaine, à leur vote, le bilan de l'exécution des dépenses publiques prévues dans le cadre des lois de finances, et ce, conformément à l'article 160 de la Constitution» A cette requête, M.Medelci a répondu que la présentation de ce genre de bilan, appelée loi de règlement de la loi de finances, «n'est qu'une question de temps». Enfin, les députés entendront lundi l'intervention du gouverneur de la Banque d'Algérie, qui abordera la situation monétaire dans les pays, avant de procéder mardi au vote du projet de loi .