Le document américain qui sera présenté au Congrès ne fait pas référence à l'Algérie. Par le fait d'une simple coïncidence, l'Algérie et les Etats-Unis se sont penchés sur une même problématique : la liberté de culte. Alors qu'Alger vient de codifier la pratique religieuse lors d'un conseil de gouvernement, le rapport du département d'Etat américain de l'année 2005 sur la liberté de culte pointe du doigt certains pays. Les pays mis à l'index dans ce rapport sont notamment la Chine, l'Erythrée, l'Iran, la Corée du Nord, l'Arabie Saoudite, le Soudan et le Vietnam. Les même pays ont également fait l'objet de sérieuses inquiétudes lors du rapport établi en 2004. Le document américain qui sera prochainement présenté au Congrès note que des évolutions ont été constatées dans certains pays comme la Georgie, le Turkménistan, l'Inde et les Emirats arabes unis. «Ces pays ont enregistré des avancées notables dans le respect de la liberté de culte à travers notamment des ajustements dans leurs législations qui régentent les questions religieuses» a écrit le document qui a fourni un résumé sur «les efforts fournis par les Etats-Unis pour le respect de la liberté culturelle dans le monde et son appui de cette démarche auprès des gouvernements à travers le monde». Dans sa conclusion, le document du département d'Etat a terminé par relever que la liberté de culte est indissociable des autres libertés comme celle de la parole, d'expression, d'association. «Un consensus sur la liberté de culte ne peut que renforcer le principe de la démocratisation» a souligné ce document. Ce rapport qui se penche sur des problématiques les plus sensibles actuellement dans le monde, ne mentionne pas l'Algérie dans son édition de cette année. En 2004, l'Algérie a été citée en exemple parmi les 197 pays que scrute annuellement ce rapport. L'Algérie où s'est enclenchée une polémique sur le prosélytisme s'est penchée mercredi dernier sur la question. Le Conseil de gouvernement a examiné et endossé un avant-projet de loi fixant les conditions et règles d´exercice des cultes autres que musulmans. L´avant-projet de loi vise à combler un vide juridique quant au cadre d´exercice de toute activité ou manifestation religieuse autres que musulmane. Il énonce en effet, que la pratique des cultes autres que musulmans doit se faire dans un cadre associatif au sein d´associations à caractère religieux. Ces associations seront constituées conformément aux lois et règlements en vigueur régissant ce domaine d´activité. De même, le texte recèle des dispositions visant à mettre un terme aux activités anarchiques d´associations ainsi que de personnes étrangères en Algérie et à contenir par la force de la loi, les entreprises de prosélytisme menées à l'endroit des musulmans dans notre pays. Pris sur la base des dispositions constitutionnelles et des lois en vigueur, le texte fixe les conditions d´exercice des cultes tant au plan des principes que des procédures, tout comme il conforte la portée de l´article de la constitution qui proclame l´islam religion de l´Etat.