Les participants ont recommandé, "l´échange mutuel des données qui peuvent être mobilisées dans chaque Etat en impliquant notamment les partenaires sociaux". «Il est vrai que la question des migrations nous interpelle tous que nous soyons du nord ou du sud de la Méditerranée mais également au niveau universel. C'est une question à laquelle le monde est aujourd'hui confronté», c'est ce qu'a indiqué le ministre algérien délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M.Abdelkader Messahel, jeudi dernier à Paris à l'issue de la quatrième rencontre des 5+5. Les représentants des cinq pays d'Europe du Sud -le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie et Malte- et les autorités de cinq pays d'Afrique du Nord -l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie et la Libye-, ont remis le fléau de l'immigration sur la table. Les participants à cette quatrième rencontre ont recommandé, en matière de gestion des flux migratoires, "l´échange mutuel des données qui peuvent être mobilisées dans chaque Etat en impliquant notamment les partenaires sociaux". Cependant, cette solution à elle seule s'avère insuffisante. Les représentants des 10 pays sont revenus sur le rôle des structures d´intermédiation pour le rapprochement de l´offre et de la demande d´emploi, le renforcement de leurs compétences, en particulier dans le cadre des actions de coopération technique. Le phénomène prend de l'ampleur. L'Europe du Sud et le Maghreb sont inquiets. Les deux parties tentent vainement de trouver les solutions adéquates pour parer à ce fléau. Le ministre français du Travail et de la Cohésion sociale, M.Jean-Louis Borloo, a relevé l´importance «des réunions de suivi» qui doivent être tenues d'une manière régulière et qui «doivent être extrêmement intensives pour qu'on trouve les meilleures solutions à la fois d'équilibre des territoires et le tout dans un cadre de droit et d'humanisme». En effet, les derniers événements qui ont eu lieu au niveau des deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, au Maroc, sont des indices flagrants qui attestent de l'absence d'une stratégie de lutte contre l'immigration clandestine. Outre la mise à mort de plusieurs clandestins venus de l'Afrique subsaharienne, les autorités marocaines n'ont pas manqué l'occasion de les «déporter» en dehors de son territoire avant de les abandonner dans le dénuement le plus total. Dans cette optique, les participants à cette réunion ont recommandé «la mise en place d´un dispositif approprié d´intégration des migrants qui arrivent dans les pays d´accueil en situation régulière au regard du droit au séjour et en vue d´une installation durable». Aujourd'hui, la lutte contre l'immigration clandestine ne consiste pas en la réduction des pays du Maghreb à de simples digues sécurisantes, mais il s'agit d'éradiquer le mal. Le ministre espagnol du Travail et des Affaires sociales, M.Caldera Sanchez-Captan a souligné que «les politiques d'intégration sont fondamentales au même titre que les politiques de coopération et de développement». A noter que le gouvernement espagnol a procédé, il y a de cela quelques mois, à la régularisation de plus de 700.000 sans-papiers. La position inverse a été adoptée par les autorités françaises qui optent pour l'expulsion de quelque 25.000 étrangers en situation irrégulière à la fin de l'année en cours. Déjà, à la fin du mois d'août dernier, plus de 13.000 immigrés clandestins ont été reconduits aux frontières.