La Commission européenne organise une conférence internationale sur la “Politique européenne de voisinage - 2007”, à Bruxelles le 3 septembre prochain. Pour l'Algérie, la priorité est donnée à l'application de l'accord d'association, entré en vigueur le 1er septembre 2005. La Commission européenne organise une conférence internationale sur la “Politique européenne de voisinage - 2007”, à Bruxelles le 3 septembre prochain. La politique européenne de voisinage (PEV) a été développée en 2004. L'UE propose à ses voisins une relation privilégiée, basée sur un engagement mutuel en faveur de valeurs communes (démocratie et droits de l'homme, la règle de droit, la bonne gouvernance, les principes d'économie de marché et le développement durable). La PEV va au-delà des relations existantes pour offrir une relation politique et une intégration économique plus poussées. L'élément clé de la politique européenne de voisinage repose sur les plans d'actions bilatéraux approuvés mutuellement par l'UE et chaque partenaire. Ceux-ci définissent un programme de réformes économiques et politiques avec des priorités à court et moyen terme. Douze pays ont déjà adhéré à cette nouvelle politique et signé avec l'UE des plans d'action. Avec la Tunisie et le Maroc, les plans d'action sont en vigueur depuis 2005. Pour l'Algérie, la priorité est donnée à l'application de l'accord d'association, entré en vigueur le 1er septembre 2005. L'Algérie semble attendre pour “mieux voir et comprendre”. Bruxelles confirme et rappelle que lors du sommet anniversaire de Barcelone, “l'Algérie s'est montrée assez réservée à l'égard de la Politique européenne de voisinage (PEV) et a clairement indiqué sa volonté de s'en tenir, à ce stade, à la mise en œuvre de l'accord d'association”. L'UE a pris “bonne note” de cette position et se dit “disponible pour entamer un dialogue sur un plan d'action quand les autorités algériennes le décideront”. Certains reconnaissent que la ratification de l'accord d'association a été un exercice difficile pour les autorités algériennes qui ont principalement misé sur l'ancrage politique à l'union, plutôt que le libre-échange qui, en termes économiques, ne représente pas vraiment de valeur ajoutée pour l'Algérie. “À ce stade, il est prématuré d'anticiper l'adoption d'un plan d'action voisinage avec l'Algérie assorti d'objectifs spécifiques.” La Commission européenne, dans un document relatif au programme indicatif national 2007-2010 pour l'Algérie, confirme ainsi le refus de notre pays de s'inscrire, du moins dans l'immédiat, dans ce nouvel instrument proposé par l'Union européenne à ses voisins. “Dans le cas de l'Algérie, la ratification de l'accord d'association a été un exercice difficile pour le pouvoir algérien qui a principalement misé sur l'ancrage politique à l'UE”, estime le document. L'Algérie, relève la commission, “anticipe certains éléments de la politique européenne de voisinage, mais sa priorité actuelle est la mise en œuvre de l'accord d'association”. Le programme indicatif national (PIN) expose, en termes opérationnels, la réponse de la commission pour la période 2007-2010, “en mettant en exergue ses objectifs, les résultats attendus et les conditions à respecter dans les domaines de coopération prioritaires”. Il est doté d'un montant indicatif de 220 millions d'euros. Les principaux axes du PIN 2007-2010 sont la réforme de la justice, la croissance économique et l'emploi, le renforcement des services publics de base. En détail, il s'agit d'un second programme pour la petite et moyenne entreprise, pour améliorer la compétitivité des entreprises pour un montant de 40 millions d'euros, d'un autre pour la justice, doté d'une enveloppe de 17 millions d'euros. L'objectif est de moderniser le système pénitentiaire, d'introduire les normes internationales régissant la gestion, les conditions de détention et de prévention de la récidive en favorisant la réinsertion des détenus dans la vie économique et sociale du pays. Ces deux programmes sont inscrits pour l'année 2007. Pour l'année 2008, le document évoque un programme de 25 millions d'euros pour la diversification de l'économie et un autre porte sur la santé doté d'une enveloppe de 30 millions d'euros. En 2009, la Commission européenne a prévu aussi deux programmes, l'emploi (24 millions d'euros), “visant l'amélioration des fonctions d'information, intermédiation, suivi et pilotage du marché de l'emploi à travers la modernisation de l'Agence nationale de l'emploi”, et l'enseignement supérieur (30 millions d'euros). L'objectif et de “remédier au problème de l'offre excédentaire de diplômés inadaptée au marché du travail et qui risquent ainsi d'avoir de grandes difficultés à trouver un emploi”. Pour la dernière année 2010, les programmes se focaliseront sur “l'appui de l'Administration algérienne et toutes les institutions contribuant à la mise en œuvre de l'accord d'association”, avec un budget de 24 millions d'euros, ainsi que sur le secteur de l'eau, afin de “renforcer le programme du gouvernement en matière d'assainissement et de traitement des eaux usées”. Meziane rabhi