Les agriculteurs, éleveurs de la wilaya de Tizi Ouzou, ont organisé hier après-midi une protestation des plus vigoureuses. C'est en effet, en optant pour une action extrême que les agriculteurs viennent se rappeler à l'attention de tous et principalement des autorités. Ainsi, hier et devant le siège de la FNFC et ex-siège de la mairie de Tizi Ouzou, ces agriculteurs se sont rassemblés et ont déclenché une grève de la faim. Ils protestent contre «la non-application du décret présidentiel de décembre 2000 portant sur l'annulation des dettes des agriculteurs». Comme ils reviennent sur l'impossibilité pour eux d'honorer les engagements pris vis-à-vis des banques et des fournisseurs. La raison essentielle évoquée par ces agriculteurs, en dehors des aléas induits par les événements du Printemps noir est les aléas climatiques dont ils ont souffert: sécheresse et inondations. Ainsi, ils étaient près de soixante-dix personnes dans la bâtisse à s'étendre sur des cartons et autres vieux journaux avec comme objectif dans l'esprit des protestataires, l'interpellation des responsables sur pareille situation. Selon les grévistes de la faim, «l'action est certes dure mais c'est la seule qui nous reste et elle sera fonction de la réponse donnée par les pouvoirs publics». Passant par là, M.Yahia Guidoum, le ministre de la Jeunesse et des Sports, a écouté les grévistes qui lui ont exposé leurs tracas et soucis. D'ailleurs, même la tête de liste RCD pour l'APW, le Dr Rachid Arabi, s'est entretenu avec les grévistes. Certains parmi ces agriculteurs affirment que des huissiers ont été dépêchés chez eux afin d'opérer une saisie de leurs meubles et ce, sur plainte des fournisseurs et des banques. Pour l'heure, les agriculteurs disent que l'action de protestation toute pacifique est destinée à attirer l'attention des autorités sur l'impossibilité dans laquelle ils sont de régler les crédits et autres engagements pris. «Nous ne demandons pas un simple effacement de ces dettes mais une enquête sur la situation réelle des agriculteurs qui n'arrivent plus à vivre décemment, alors de là à honorer leurs engagements...» Un autre d'intervenir et de poser la question: «Et pourquoi ce décret présidentiel n'est pas appliqué? Qu'attend-on pour le faire?» Selon certains, neuf millions de dinars ont été effacés, il reste une vingtaine de millions. Et tous de dire qu'ils attendent des pouvoirs publics, une intervention rapide afin de régler ce problème!