Le roi Abdallah II de Jordanie a rencontré hier le président Barham Saleh à Baghdad, lors de sa première visite en Irak depuis une dizaine d'années, a annoncé la télévision publique. Cette visite intervient sur fond de ballet diplomatique à Baghdad, où se sont récemment succédé les chefs de diplomatie des deux grands alliés de l'Irak, l'Iran et les Etats-Unis, eux-mêmes grands ennemis. Il s'agit de la deuxième visite du roi de Jordanie en Irak depuis l'invasion menée par les Américains, qui a renversé le dictateur Saddam Hussein en 2003. Il avait été en 2008 le premier chef d'Etat arabe à se rendre à Baghdad depuis la mise en place des nouvelles autorités, dominées par les chiites, majoritaires dans le pays, et proches de l'Iran, contre lequel Saddam Hussein avait mené huit années de guerre dans les années 1980. M. Saleh s'était rendu en Jordanie en novembre et le mois suivant le Premier ministre jordanien, Omar al-Razzaz, avait rencontré son homologue irakien, Adel Abdel Mahdi, à Baghdad. Amman et Bagdad, qui partagent des poste-frontières importants pour le commerce régional, ont récemment signé des mémorandums d'accord, notamment dans le domaine de l'électricité, une ressource en pénurie chronique en Irak. Alors qu'il dépend de l'Iran pour alimenter ses centrales électriques -qui ne fournissent que quelques heures par jour de courant aux 40 millions d'habitants-, Baghdad regarde vers Amman pour diversifier ses importations, comme aussi vers la Turquie et le Koweït.