La Turquie «continuera de combattre une milice kurde» en Syrie, soutenue par Washington, malgré des menaces américaines de «dévaster» l'économie turque, a indiqué hier le porte-parole de la présidence turque. La Turquie ne sera «pas intimidée» par les «menaces économiques» américaines en lien avec une milice kurde syrienne, a déclaré hier le ministre turc des Affaires étrangères, ajoutant que son pays n'était «pas contre» l'idée d'une «zone de sécurité» en Syrie. «Nous (...) ne serons intimidés par aucune menace. Les menaces économiques ne mèneront à rien», a déclaré Mevlüt Cavusoglu, Il a, en revanche, affirmé que la Turquie n'était «pas contre» une «zone de sécurité» entre sa frontière et les positions des combattants kurdes. La Turquie veut lancer une nouvelle offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG), milice kurde considérée comme «terroriste» par Ankara mais appuyée par Washington dans la lutte contre Daech, en Syrie. Le président américain Donald Trump a déclaré dimanche sur Twitter que si l'armée turque attaque les forces kurdes, après le retrait américain de Syrie, les Etats-Unis vont «dévaster la Turquie économiquement». Répondant directement au tweet du président américain, le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a souligné: «Il n'y a aucune différence entre l'EI (...) et les YPG. Nous continuerons de les combattre tous». Les YPG sont l'un des principaux sujets de discorde entre la Turquie et les Etats-Unis, deux alliés au sein de l'Otan dont les relations se sont sensiblement dégradées depuis 2016. L'annonce initiale en décembre du retrait américain de Syrie avait été saluée par Ankara qui ne cache pas son intention de lancer une offensive contre les YPG pour éviter la formation, à ses portes, d'un embryon d'Etat kurde susceptible de raviver les velléités séparatistes en Turquie. Puis Ankara avait réagi vivement à des informations selon lesquelles Donald Trump envisageait de conditionner le retrait des soldats américains à la sécurité des combattants kurdes. Une visite à Ankara du conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton n'a pas permis de surmonter les désaccords entre les deux pays. Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a affirmé, hier également, que des discussions se poursuivaient avec toutes les parties intéressées pour créer une «zone de sécurité» ou «zone tampon» en Syrie, afin que la frontière avec la Turquie soit «sure».»Nous voulons nous assurer que les gens qui ont combattu avec nous pour mettre à terre le califat et l'EI bénéficient de la sécurité et aussi que des terroristes ne soient pas capables d'attaquer la Turquie», a dit M. Pompeo, à Riyadh.»Nous voulons une frontière sûre» et «sans violence» pour «toutes les parties», a répété Mike Pompeo. Dimanche, le président Donald Trump a appelé à la création d'une «zone de sécurité» de 30 km en Syrie, sans plus de précisions. Il a aussi exhorté les forces kurdes à ne pas «provoquer» Ankara.