Quoi de plus relaxant que d'écouter le son doux d'une guitare choyée par une main de maître. Après une dure journée de labeur, de longues heures de stress, d'interminables embouteillages, des scènes de vol et de violence en direct qui vous glacent jusqu'aux os, quoi de plus relaxant que d'écouter dans le silence d'une salle obscure et calme - en fait pas si calme que ça avec des interruptions dues à des sonneries de portables ou des chuchotements - le son doux d'une guitare choyée par une main de maître. Ce fut possible en cette soirée de dimanche, grâce à l'ambassade d'Espagne et l'Institut Cervantès avec l'aimable hospitalité coutumière du Palais de la culture d'Alger, qui ont offert à leur public un concert de guitare exceptionnel offert par le talentueux Ernesto Bitetti. Pendant plus d'une heure, les amoureux de la belle musique, avides de douceur et fans de guitare, ont pu apprécier de jolis morceaux musicaux tels Danza n°5 d'Enrique Granados (1867-1912), Sonata de Federico Moreno Torroba (1881-1982), Mallorca et Sevilla d'Isaac Albeniz et Tango-vals-tango d'Astor Piazzola (1921-1992). Très sollicité dans le monde entier, pour avoir animé des récitals dans de prestigieuses salles de concert du monde, à Paris, Vienne, Tokyo, New York, St-Petersbourg, Sydney, Amsterdam, Rome, Washington..., Ernesto Bitetti a inscrit son nom en lettres d'or dans le répertoire des grands guitaristes. Grâce à son talent, de nombreux morceaux musicaux ont été écrits spécialement pour lui par de grands musiciens tels Joaquin Rodrigo, Federico Moreno Torroba, Anton Garcia Abril et Francisco Cano. Il reçut de nombreux prix en Argentine et en Espagne, et les critiques spécialisées disent beaucoup de bien de ses interprétations musicales qui vous enchantent et vous transportent. Cette fois, c'est le public algérois qui eut droit à ces moments d'évasion et qui eut le privilège d'apprécier ce grand talent de guitariste. Les instigateurs de cette rêverie solitaire en sont remerciés chaudement par un public algérien qui reste, toujours et malgré tout, à l'affût d'une escapade culturelle, musicale ou autres, lui qui aspire à une culture du beau et de la douceur, ce qui effacerait quelque peu les traces de la laideur et ramènerait quelques gouttes de bonheur. En parlant de musique universelle, il semblerait que l'orchestre philharmonique d'Alger ait disparu ces temps-ci de la scène culturelle, ce qui a rendu ses fans orphelins. Qu'est-il devenu? La question reste posée...