L'Expression: Un mois après le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, le vaccin est indisponible actuellement au niveau des officines. Comment expliquez-vous cette pénurie? M.Belkaïd: Tout d'abord, je tiens à préciser qu'il n'y a pas de pénurie. Nous avons importé comme chaque année une quantité de 400.000 unités de vaccin. Mais vu l'affolement provoqué par les risques de pandémie de la grippe aviaire, cette quantité n'a pas suffi pour répondre aux besoins du marché. Je tiens à souligner que les quantités de vaccin importées durant les dernières années n'étaient pas totalement consommées. Les lots restants ont été distribués gratuitement au niveau des maisons de retraite. Cette année, nous avons introduit les commandes aux fournisseurs, comme de coutume, au mois d'avril, c'est-à-dire bien avant l'apparition de la pandémie de la grippe aviaire. Peut-on savoir la quantité supplémentaire commandée pour répondre à la demande et quand sera-t-elle disponible? Je pense que le ministère de la Santé avait déjà annoncé qu'une nouvelle commande a été faite. Je ne suis pas en mesure de donner plus d'information concernant cette question. Ce qui est sûr cependant, c'est qu'aucune quantité n'est en cours de contrôle actuellement à l'institut Pasteur. Je crois en les engagements du ministre qui a promis la gratuité de ce vaccin pour les personnes âgées de plus de 65 ans. Il faut toutefois rester optimiste car il faut savoir que certains pays n'ont même pas pu être approvisionnés. Une pénurie de vaccin contre l'hépatite B pour les nouveau-nés a été constatée au niveau des centres médicaux à l'ouest du pays; que pouvez-vous nous dire à ce sujet? Je pense qu'il s'agit d'un glissement dans les commandes sans plus. Néanmoins, il ne faut pas oublier qu'on dépend des fournisseurs. Dans l'avenir, peut-on espérer la production du vaccin antigrippal au niveau de votre institut? Hélas, on ne pourra pas produire ce vaccin car nous n'avons pas les moyens financiers et matériels. Mais nous allons produire d'autres vaccins à usage humain, comme celui contre la rage, ainsi que des vaccins à usage vétérinaire. Nous avons même pour objectif de produire le vaccin contre l'hépatite. Vu que notre institut est spécialisé dans les analyses bactériologiques, nous allons construire dans les prochaines années un centre de diagnostic pour mieux servir la santé publique.