Les pays riches refusent d'adhérer au principe d'une contribution au Fonds de solidarité numérique. L'on attendait quelque 10 à 15.000 personnes, la phase de Tunis du Sommet mondial sur la société de l'information aura vu la participation de pas moins de 18.000 hommes et femmes, venus des quatre coins de la planète. Un record en somme, qui traduit, si besoin est, l'importance du rendez-vous, censé réduire la faille numérique entre le Nord et le Sud. A ce propos, l'on annonce la faisabilité d'un computer à 100 dollars seulement, qui sera exclusivement destiné aux pays pauvres. En effet, un prototype de ce nouveau produit a été présenté au Smsi. Le premier responsable à saluer l'initiative n'est autre que le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Le président sénégalais, visiblement enthousiasmé par cette «trouvaille», s'est engagé à faire commande «de milliers, voire de millions à ce prix-là». L'Afrique qui reste «déconnectée» du monde moderne, compte, faut-il le rappeler, autant de lignes de téléphone, que la seule île de Manhattan, à New York. Cela dit, cette note d'espoir quant à l'équipement en matériel technologique des pays pauvres est contrebalancée par «la grande déception» du monde en développement, lesquels se sont heurtés au refus des pays riches d'adhérer au principe d'une contribution obligatoire à un Fonds de solidarité numérique. Le texte final se contente de se «féliciter» de la création de ce dispositif purement facultatif. Or, ledit fonds, lancé lors de la première phase du Smsi à Genève, est justement destiné à financer l'équipement des pays du tiers-monde en outils technologiques. Pour l'heure, huit millions d'euros seulement ont été versés, ce qui est très loin des espoirs de ses promoteurs qui espèrent canaliser chaque année des dizaines de millions. Au-delà de la «guéguerre» sur le contrôle de l'Internet qui demeurera toujours sous la coupe des Etats-Unis, l'on a tout de même constaté, tout au long de ces trois jours, que le continent africain a senti la nécessité de se rattacher au monde de la communication. C'est là l'un des résultats du Sommet qui a vu beaucoup d'entreprises africaines y prendre part. Enfin, l'on retiendra, au plan politique, le propos du Prix Nobel de la Paix 2003, Shirin Ebadi, représentante de la «société civile» au Smsi, qui a dénoncé la censure sur l'Internet et la répression contre les cyberdissidents dans plusieurs pays du monde.