Ces fonds, gérés par plusieurs départements ministériels, sont au nombre de 93. A partir de l'année prochaine, les responsables des différents départements ministériels qui gèrent des fonds spéciaux sont sommés de présenter, annuellement, un bilan de gestion de ces fonds au gouvernement puis devant le Parlement. L'annonce a été faite, hier, par le ministre des Finances M.Mourad Medelci lors de son discours de présentation du projet de loi de finances 2006 devant les sénateurs. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la réforme budgétaire qui vise, entre autres, une meilleure gestion des fonds spéciaux au nombre de 93. La question de la modernisation de la gestion du budget de l'Etat a été abordée à l'APN. Le ministre Medelci avait indiqué que plusieurs mécanismes budgétaires, y compris le mode de dotations par département ministériel et le mode de paiement des entrepreneurs qui réalisent les projets publics seront révisés. Le grand argentier du pays a déclaré qu'il y a plus de 1000 milliards de dinars de surliquidités dans les banques «dont 525 milliards de dinars (plus de 50%) sont gelés par la Banque centrale». «Les liquidités hors du réseau bancaire ne sont pas en faveur de l'économie et ne favorisent pas la transparence», a-t-il estimé. Il faut, selon lui, procéder à l'intégration de cette liquidité dans le réseau bancaire, «une procédure que le gouvernement a déjà entamée». Le représentant de l'Exécutif a, lors de son discours, présenté aux sénateurs les grandes lignes du projet de loi de finances 2006 en commençant d'abord par les résultats du budget de l'Etat pour 2004 qui a connu, selon lui, une exécution à plus de 80%. Concernant l'élaboration du budget de l'Etat sur la base d'un baril de pétrole à 19 dollars, le grand argentier du pays a souligné que les pays exportateurs de pétrole établissent actuellement leurs budgets sur la base de prix référentiels de pétrole allant de 15 à 22 dollars. «Nous sommes donc au juste milieu». Sur un autre chapitre, M.Medelci dira que le Fonds de régulation des recettes (FRR) a cumulé, depuis sa création en 2000 jusqu'à fin octobre 2005, des recettes de l'ordre de 2 551 milliards de dinars et a remboursé 1047 milliards de dinars de dettes publiques intérieure et extérieure, dégageant un solde de 1504 milliards de dinars. Le ministre a également annoncé la création de plus de 600.000 postes d'emploi d'ici la fin de l'année 2006 dont 22.503 postes budgétaires pour les institutions et administrations publiques, 176.000 dans le secteur de l'agriculture, et 460.000 à travers les dispositifs de promotion de l'emploi. Il a rassuré que le taux de chômage atteindra à la fin de l'année, le seuil des 16% et baissera chaque année d'un point. Il étayera ses propos par le renforcement de l'économie nationale à travers la poursuite du Plan de soutien à la relance économique et les projets d'investissements publics. C'est dans ce cadre qu'à titre d'encouragement à l'investissement et à la création de l'emploi, il a été proposé «de réduire la pression fiscale sur l'entreprise et de lever certaines contraintes». Il citera la cessibilité selon la formule «location-vente» des 100 locaux par commune, la levée de la limite temporelle par l'exonération de l'IBS au profit des opérations d'exportation. M.Medelci a fait également savoir que l'Etat a consacré pour l'exercice 2006, 512 milliards de dinars en termes de budget destiné aux transferts sociaux, ce qui représente une augmentation de 62,6 milliards de dinars par rapport à 2005. Concernant les dettes qui sont évaluées actuellement à 18 milliards de dollars, l'Algérie, dit-il, a remboursé près de 13 milliards de dollars durant les six dernières années. Ce chiffre atteindra le stade des 16 milliards vers la fin de l'année prochaine et ce grâce au Fonds de régulation des recettes, a-t-il déclaré. Il poursuit qu'en 2006, les recettes budgétaires s'établiraient à 1667,9 milliards de dinars, soit plus de 2,3% par rapport à 2005. Quant aux dépenses budgétaires, elles sont évaluées à 2631,4 milliards de dinars dont 1 348 pour l'équipement et 1283 pour le fonctionnement. Le déficit quant à lui avoisinera les 16%. Parlant des investissements directs étrangers (IDE) en Algérie entre janvier 2004 et juin 2005, M.Medelci a indiqué que 169 projets totalisant un montant de 250 milliards de dinars et pouvant créer quelque 11.000 emplois, avaient été comptabilisés par l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi).