La production nationale de ciment est «suffisante» pour répondre aux besoins de l'économie nationale. «Nous faisons tout notre possible pour satisfaire les besoins du marché national en ciments dans les meilleurs délais et les meilleurs coûts et prix.» C'est ce qu'a déclaré hier le président du directoire de la Société de gestion des participations (SGP) de l'industrie des ciments d'Algérie, M.Abdelhamid Thamri, en marge de la 5e conférence arabe sur la protection de l'environnement dans l'industrie du ciment. Il a assuré, selon l'APS, que la production nationale de ciment est «suffisante» pour répondre aux besoins de l'économie nationale. Il a de ce fait estimé la production du ciment actuelle, en plus des capacités additionnelles, capable de faire face aux besoins de la réalisation du programme d'un million de logements d'ici à 2009. Ce programme de construction, faut-il le rappeler, comporte en fait plusieurs segments, à savoir 120.000 logements de type socio-locatifs (LSL), 215.000 logements socio-participatifs (LSP), 80.000 logements en location-vente (Aadl) et 275.000 logements ruraux. Une enveloppe budgétaire de 555 milliards de DA a été dégagée par le gouvernement pour financer cet ambitieux projet. Par ailleurs, la production nationale de ciment était de 11,2 millions de tonnes en 2004. Elle doit atteindre les 12 millions de tonnes en 2005, selon les chiffres fournis par M.Thamri qui ne tient pas compte des productions du groupe égyptien Orascom, non encore comptabilisées. En outre, les importations sont en nette diminution. Elles étaient de 2 millions de tonnes en 2003, de 700.000 tonnes en 2004 et de 500.000 tonnes en 2005, a-t-il ajouté. Par ailleurs, l'enveloppe consacrée à l'importation de ciment qui était de 35 millions de dollars sera ramenée dans les prochaines années à 13 millions de dollars, a-t-il encore précisé en présence du ministre de l'Industrie, M.Mahmoud Khoudri. Selon l'orateur, l'Algérie «pourra même, dans un proche avenir, placer son industrie cimentière sur les marchés d'exportation». Notons que les besoins en cette matière progressent d'une année à une autre avec tous les projets de construction lancés dans différents secteurs sachant que notre pays a un besoin élevé en logements. Ainsi, les importations étaient de 2 à 3 millions de tonnes par an durant la décennie 1980 et sont passées à 1 million de tonnes par an pendant les années 1990, avec un plancher de 20 millions de tonnes par an du fait de la baisse de revenus pétroliers après 1986. Dans ce cas, le taux devrait être compris entre 450 et 520 kg, soit un marché potentiel de 17 millions de tonnes par an selon les spécialistes du domaine. Par ailleurs, faut-il le souligner, de 1996 à 2001, la production nationale n'a augmenté que de 1,1%, soit un taux inférieur à la croissance démographique ou à celle du PNB et de la demande nationale en ciment. Ce taux de croissance de la production ne permet pas en fait de faire face aux besoins de 15 à 17 millions de tonnes par an. Le problème ne réside pas dans la demande algérienne, mais dans les taux d'utilisation des capacités (TUC) jugés très faibles et inférieures au seuil de rentabilité. Le déséquilibre structurel du marché algérien n'est pas donc dû aux besoins du consommateur ou à sa solvabilité mais aux taux d'utilisation de ses capacités, estiment certains experts.