Les manifestants poursuivent leur mobilisation Nommé par le président Omar el-Béchir lors d'un remaniement ministériel en septembre 2018, M. Abdallah a affirmé que les attentes des manifestants pour une amélioration de leurs conditions économiques constituaient «une demande légitime». Le Premier ministre soudanais a déclaré samedi que le mouvement de contestation antigouvernemental qui secoue le Soudan depuis la mi-décembre «devait être respecté», affirmant toutefois que seule une élection pourrait décider du sort du gouvernement. Les manifestations déclenchées le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain se sont transformées en mouvement de contestation réclamant le départ du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989. «à mon avis, la voix des manifestants doit être 'respectée''», a dit Moutaz Mousa Abdallah à des journalistes dans la capitale Khartoum, appelant à considérer la contestation avec «un esprit d'ouverture».»C'est un mouvement de jeunesse respectable», a estimé M. Abdallah, avant d'affirmer que selon lui et son gouvernement, «la seule manière de changer le gouvernement est de passer par des élections». Nommé par le président Omar el-Béchir lors d'un remaniement ministériel en septembre 2018, M. Abdallah a affirmé que les attentes des manifestants pour une amélioration de leurs conditions économiques constituaient «une demande légitime». Depuis des années, les Soudanais font face à des difficultés économiques croissantes. Le pays est confronté à une inflation de près de 70% par an et plusieurs villes souffrent de pénuries de pain et de carburant. Selon des analystes, cette contestation constitue le plus grand défi auquel est confronté M. Béchir, 75 ans, depuis son accession au pouvoir il y a trois décennies. Le chef de l'état a répété ces dernières semaines que seule une élection pourrait assurer un changement du pouvoir, refusant de démissionner et imputant les violences lors des manifestations à des «conspirateurs». Il s'est exprimé devant des rassemblements progouvernementaux et cherché le soutien de ses alliés étrangers en se déplaçant notamment au Qatar et en Egypte. «Nous sommes prêts à offrir un processus électoral transparent», a assuré le Premier ministre samedi. Selon un bilan officiel, 30 personnes ont perdu la vie depuis le début des manifestations. L'ONG de défense des droits humains, Human Rights Watch évoque toutefois 51 manifestants tués. Le président soudanais Omar el-Béchir a promis d'apporter le développement en milieu rural, au moment où les villes et villages du pays sont secoués par des manifestations antigouvernementales. M. Béchir, au pouvoir depuis 1989, a cherché ces dernières semaines à mobiliser ses soutiens en organisant des rassemblements à travers le Soudan face à une contestation démarrée le 19 décembre qui constitue le plus grand défi à son régime en trois décennies. S'adressant à des centaines de villageois dans l'Etat du Kordofan-Nord, il a promis hier de fournir de l'eau potable aux régions rurales «à travers le Soudan» et d'ouvrir un nouvel hôpital dans cette région. Ce discours, retransmis à la télévision, a été prononcé dans la foulée de l'inauguration d'une nouvelle autoroute de 340 km reliant l'état du Kordofan-Nord à Omdourman, ville jumelle de la capitale Khartoum. Lors d'un deuxième rassemblement dimanche dans le même état, M. Béchir a déclaré: «les jeunes, pour qui nous avons construit des universités, doivent être prêts pour poursuivre la mission de construction d'un nouveau Soudan», devant des centaines de villageois brandissant des portraits de lui et des drapeaux soudanais. Les manifestations déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain se sont transformées en mouvement de contestation.