Le rideau est tombé sur la campagne électorale. Durant trois semaines, les chefs des partis et leurs représentants ainsi que des ministres portant casquette partisane ont sillonné la région pour défendre le projet de leurs formations et appeler les citoyens à aller en masse aux urnes. Lors de cette campagne, les citoyens ont doucement mais sûrement repris goût avec le politique après l'avoir boudé durant la tragédie qu'a vécue la Kabylie. Une tragédie qui a fait tourner le dos aux populations vis-à-vis des partis et de la politique. Ainsi, la campagne a été on ne peut plus une sorte d'onguent qui a agi comme un catharsis en délivrant les uns et les autres de ce cauchemar qui a failli emporter le politique. Aujourd'hui, il semble bien qu'il faille noter pour l'histoire que le FFS est celui par qui la médication est arrivée! Avec le départ de ses élus et l'organisation des partielles, la région en a profité pour renouer avec les activités d'antan, celles-là qui ont fait de la Kabylie un terrain de débats et de propositions aux plus forts moments de l'ouverture démocratique. Aujourd'hui, les partis ont fait passer, bien ou médiocrement, leurs messages et les électeurs ont une pause de quelques jours devant eux pour digérer tout cela et s'exprimer souverainement ce jeudi. Vendredi matin, les assemblées locales de la région seront pilotées par des élus auxquels personne ne pourra «coller» d'étiquette et alors face aux problèmes nombreux de développement, il ne sera question que de se retrousser les manches. Tous les partis ont promis aux électeurs que leurs candidats sont les meilleurs et tous d'ajouter cependant en catimini, que la période est trop courte pour faire dans les grands projets. Le FLN, le premier parti algérien, a fait de cette campagne un levier pour essayer de revenir aux affaires dans cette région où depuis 1988 ses listes n'ont pas eu les faveurs du public. Le RND, relativement nouveau venu, s'est également employé à utiliser cette brèche pour entrer dans la région alors que les partis de l'opposition, le FFS et le RCD semblent déterminés à garder leur ancrage en appelant les citoyens à leur faire confiance encore une fois. Certes, les choses ne sont pas faciles ni pour le FLN ni pour le FFS, encore moins pour les autres partis. C'est qu'il y a tant à faire pour que la Kabylie rattrape son retard ! Des projets non achevés et d'autres à mettre en oeuvre, avec des routes à réhabiliter et des pistes à ouvrir, des chantiers en fait à lancer et il y a tant de secteurs qui accusent un retard certain. Les populations qui vont donner leurs voix aux candidats ce jeudi disent clairement que «l'époque du vote pour une couleur partisane est dépassée! seule comptera à leurs yeux la compétence et l'engagement à servir loyalement les populations». Pour tous, les élus qui se sont succédé à la tête des assemblées locales ont eu trop de problèmes à affronter pour s'occuper réellement du développement et cela en plus des querelles entre élus ou encore des projets souvent mal ficelés et donc renvoyés par l'administration, assez tâtillonne certes, bref, les retards accumulés sont légion! Les élus de ce jeudi soir seront ainsi confrontés à de véritables défis : réaliser tout en peu de temps! Auront-ils la volonté de persévérer ou alors retomberont-ils dans la routine et finiront-ils par lâcher du lest? Telle est la grosse question que les électeurs se posent et ce, face à tous les élus quelle que soit leur tendance politique. La Kabylie attend de pied ferme ces élus et il semble bien que ces derniers ne vont pas disposer d'un temps de grâce!