M.Cherif Ould El Hocine, le patron de l'Epsr a comparu hier devant le tribunal correctionnel d'El Harrach (cour d'Alger) pour «dénonciation calomnieuse», alors que son absence le jour du procès était excusée par sa présence aux Lieux saints. Ould El Hocine a été, par ailleurs, invité à se défendre. Auparavant, l'inculpé a saisi l'occasion pour faire l'historique de cette affaire qui date de 26 ans. Abordant l'inculpation, Ould El Hocine s'est insurgé: «Il n'y a aucune dénonciation calomnieuse. J'ai tiré simplement la sonnette d'alarme vis-à-vis du public et du pouvoir public sur la grave situation de l'emplacement hasardeux et anarchique des glissières et donc j'ai parlé de crime». La relaxe a été arrachée par le duo d'avocats Athmani et Houadjli. Pour rappel, l'Epsr, créée le 27 mai 1975, sise 16, route d'Ouled Fayet à Chéraga, a été placée sous la tutelle d'un commissaire aux comptes en 1981 à la suite de l'incarcération d'Ould El-Hocine pour une affaire d'atteinte à la sûreté de l'Etat. «J'ai été arrêté et poursuivi pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Suite à quoi, j'ai passé cinq ans de prison. Ainsi, l'Epsr a été mise sous la protection de l'Etat qui a mis sur pied une commission chargée de sa gestion provisoire en attendant que la justice tranche», avait déclaré Ould El Hocine lors d'une conférence de presse qu'il a animée en décembre 2004. Il a raconté qu'après sa sortie de prison, il a bénéficié d'un non-lieu et l'Epsr a été transférée de nouveau par arrêté ministériel du ministère des Travaux publics en 1987 pour être gérée successivement par deux entreprises publiques: la Sntp et l'Enps, toutes deux sous tutelle du ministère des Travaux publics. «Pour plus de clarté, la Cour suprême, chambre administrative, nous a envoyé un expert judiciaire, commissaire aux comptes. Dans le cadre de sa mission, ce dernier a essayé de prendre des contacts avec les services de l'enregistrement, mais en vain. Le rapport de l'expert a été homologué par la Cour suprême le 16 février 1997 qui ordonne la restitution des biens de l'Epsr», avait-t-il fait remarquer. Aussi, l'Epsr est une entreprise liée au ministère des Travaux publics par une convention avec pour objet la signalisation routière et cela depuis sa création. Pour lui, c'est ce département qui a créé cet amalgame et ce, suite à une décision du conseil des ministres de l'époque, présidé par Abdelhamid Brahimi. «Les responsables de ce département ont voulu vendre l'Epsr aux Tunisiens et maintenant aux Français, qui après avoir su que c'était un bien privé, m'ont proposé un partenariat. Je suis contre le partenariat et je ne vends pas mon entreprise» avait-il estimé en affirmant que son entreprise se porte bien et dispose d'un matériel sophistiqué avec un chiffre d'affaires de plus de deux milliards hors taxes.