Pourquoi l'Etat ne décide pas de scinder la ville en deux communes? Depuis quelques mois déjà, la population est en train d'enregistrer une nette amélioration du chef-lieu de wilaya sur le plan de la propreté et ceci relève à juste titre de la surprise tant il est vrai que d'aucuns désespéraient de voir enfin un environnement sain, sans ce portrait horrible qui l'a souvent caractérisé. Il faut admettre que jusque-là, l'hygiène et la propreté étaient la bête noire des élus, si bien qu'ils ont toujours recouru aux privés pour atténuer l'ampleur du problème. A ce titre, M.Amara, le chargé de ce secteur et vice-président de l'APC, rencontré mardi dernier, nous a déclaré : «Certes, nous avons pu atteindre le résultat que chacun peut palper, en fait, cela n'a pas été une sinécure, mais encore faut-il maintenir l'effort, car la question de l'hygiène concerne au premier chef le citoyen, ensuite les services de la commune!». Pour l'instant, cette réalité semble prendre corps avec la société qui, peu à peu, adopte les réflexes dictés dans le cadre d'une campagne quasi permanente que cet élu mène de concert avec les associations de quartiers. Néanmoins, notre interlocuteur ajoute: «Le privé reste incontournable en dépit du concours précieux du wali concernant les moyens matériels affectés à la commune, car à l'évidence, Djelfa est aujourd'hui infiniment plus grande que les moyens publics et privés conjugués dont nous disposons». C'est aussi l'avis de bon nombre d'observateurs qui poussent plus loin la réflexion en s'interrogeant sur ce pourquoi l'Etat ne décide pas de scinder la ville en deux communes! Pour la petite histoire, on recense une barre démographique de plus de 200.000 habitants répartis sur une superficie urbanisée de 2600 hectares, selon le plan directeur d'aménagement et d'urbanisme en vigueur, non encore étendu pour les raisons que l'Expression a déjà développées dans une livraison récente. Par exemple, on est passé de 16 secteurs à 26, pour réduire le champ d'intervention des équipes engagées dans le ramassage des ordures ménagères non sans augmenter les effectifs grâce au filet social et à l'emploi des jeunes, tout comme on a agi sur l'amplitude horaire journalière dans les limites de la loi, en sextuplant le nombre de passages des bennes tasseuses affectées exclusivement à l'enceinte de l'ancienne ville, 3 fois le matin et 3 fois le soir et, idem pour les quartiers périphériques qui ont bénéficié de l'apport de 5 dumpers appuyés par autant de dévidoirs que nécessite chaque espace. D'autre part, les établissements scolaires situés dans le centre-ville qui disposent d'un internat, ainsi que la cité U, ont été dotés de caissons métalliques transportables sur camions. Le marché couvert, du fait qu'il est attenant au siège de la commune, est littéralement assailli et ce, jusqu'à sa fermeture, par une équipe d'éboueurs grâce à un camion utilisé sans relâche. Il faut donc comprendre que depuis que ce volet sensible a été confié à cet élu, par ailleurs directeur de CEM et récemment coopté par l'organe exécutif de l'Ugta au poste de secrétaire général au niveau de la wilaya, la vision fonctionnarisée qui prône l'obligation de s'astreindre à la réglementation stricto sensu a tendance à céder la place à la perspicacité et au tempérament de fonceur, même avec un petit budget. Un petit bémol, les bidonvilles ne sont point pris en charge. Et c'est une tare tout de même visible.