Longtemps ressassée, la refonte du système judiciaire commence, semble-t-il, à se concrétiser sur le terrain avec le lancement de plusieurs sessions de formation destinées aux magistrats. Ce n'est pas le tout certes, mais c'est déjà un pas en avant. A partir d'hier et jusqu'au 29 du mois courant, la deuxième session de formation des magistrats sur les marchés publics est ouverte et animée par des experts français. C'est sur initiative du ministère de la Justice, déterminé à donner un coup d'accélérateur à l'appareil judiciaire, que se déroule cette séance, deuxième du genre. A cette nouvelle session, participent les présidents des chambres administratives ainsi que les conseillers exerçant au sein de ces chambres, les magistrats du Conseil d'Etat et des cadres du ministère de la Justice, précise un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Cette même note ministérielle adressée à la presse insiste sur le fait que l'organisation de ces journées de formation s'insère dans le sillage de la coopération judiciaire algéro-française. Un nouvel épisode d'un feuilleton appelé à se renforcer dans les tout prochains jours. Ce même stage qui se déroulera durant quatre jours, a pour but de faire connaître aux magistrats «les dispositions du code des marchés publics et les contentieux juridiques», explique le communiqué du ministère, signé par son chef de cabinet. Plus explicite, l'on indique aussi, noir sur blanc, que cette nouvelle session entre dans le cadre du programme de formation et de spécialisation des magistrats dans ce genre de contentieux judiciaire. Il faut dire que la formation des magistrats constitue l'un des axes principaux de la réforme de la justice. C'est, en référence aux dernières déclarations de Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, «une manière de permettre aux magistrats d'actualiser leurs connaissances et de s'imprégner des expériences d'autres pays». Hormis les experts français, sollicités pour animer cette session de formation, un juge de la cour américaine du commerce international, séjourne depuis le 19 du même mois à Alger pour animer une série de séminaires de formation et de spécialisation des magistrats en matière de contentieux commercial national et international. S'ajoutant à l'aspect de la refonte, c'est aussi, en quelque sorte, un processus continuel tendant à mettre en conformité l'appareil judiciaire avec les engagements de l'Algérie sur le plan international. Beaucoup de spécialistes, rappelons-le, ont conditionné la réussite de la transition économique par la réforme du système judiciaire. Car une législation forte et une clarté judiciaire s'inscrivent parmi d'autres modalités dans le registre des exigences mises en exergue pour propulser l'investissement direct. Faut-il admettre dans le même ordre d'idées que le thème de cette session est important à plus d'un titre, puisqu'il s'agit de faire connaître aux magistrats les modalités d'octroi des marchés publics et, éventuellement, les insuffisances de l'administration en matière de contrôle.