Les participants au Sommet devront désigner leur candidat de consensus pour la présidentielle du 18 avril. Et c'est là où résidera le noeud gordien, car au préalable ces leaders devront dépasser leurs divergences et cesser leur guerre de leadership. Ils veulent réunir leurs forces et ne présenter qu'un seul candidat à la prochaine présidentielle du 18 avril 2018. Eux, ce sont des islamistes fondamentalistes ou modérés, des personnalités du courant nationaliste ou encore des démocrates socialistes. Ils se rencontrent aujourd'hui à l'appel lancé par Abdellah Djaballah, le président du parti El Adala, pour tenir un sommet qui devra donner naissance à un pacte entre ces différentes familles politiques. Difficile à réaliser à quelques semaines de l'ouverture officielle de la campagne électorale du prochain scrutin. Mais Abdellah Djaballah y croit et a convié tous ceux qui s'opposent à la continuité et cherchent à contrer un nouveau mandat du chef de l'Etat. Abderrezak Makri, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelkader Bengrina d'El Bina, Mohamed Saïd, président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Karim Tabbou, l'ancien du FFS qui s'est lancé dernièrement dans une nouvelle expérience politique en créant l'Union démocratique et sociale (UDS) ou encore Ali Benflis (Talaie El Hourriyet), Tahar Benbaibèche (El Fadjr El Djadid) et d'autres hommes politiques comme Noureddine Bahbouh (Union des forces démocratiques et sociales Ufds), Abdelaziz Rahabi, Saâd Bouakba (membre Mouwatana), Abdelaziz Ghermoul, l'ancien Premier ministre Ahmed Benbitour et Mohamed Abbas ont donné leur accord pour participer à la rencontre. D'autres partis phares par contre, tout en adhérant à l'option du changement, ont affiché leur niet. A l'exemple du candidat à la candidature, l'ex-général Ali Ghediri ou encore certains partis de l'opposition comme le RCD et le FFS. Même le PT ne sera pas de la partie. Ces derniers ont préféré décliner l'invitation. Au siège du parti El Adala, les discussions devront aborder le programme qu'aura à défendre le candidat unique de l'opposition, ainsi que des réformes à mener pour reconstruire l'Etat et la société. Les participants devront également se pencher sur la question complexe de la désignation de leur candidat de consensus pour la présidentielle du 18 avril. Et c'est là où résidera le noeud gordien, car au préalable, ces leaders devront dépasser leurs divergences et cesser leur guerre de leadership. Et même s'ils arrivent à se mettre d'accord sur une personnalité pour les représenter, les quelques semaines restantes seront-elles suffisantes pour préparer un programme commun à défendre? Peu probable, si on se rappelle toutes les expériences ratées en la matière comme les deux rencontres de Mazafran qui ont fini par l'implosion de la coalition de ces partis alors que ces derniers avaient eu beaucoup plus de temps pour se concerter sans succès. Abdellah Djaballah a grand espoir de parvenir à unifier les rangs, mais Soufiane Djillali a peut-être raison en disant «il n'y a aucun espoir à attendre de la rencontre de demain. Elle n'aboutira à rien et n'est qu'une énième opération marketing».