Une réunion tripartie des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye se tiendra le 5 mars prochain au Caire en Egypte, a annoncé mardi le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel en vue d'un règlement politique de la crise libyenne. M. Messahel a fait part de la préoccupation de l'Algérie ainsi que celle de la Tunisie et l'Egypte quant à la sécurité et la propagation du terrorisme dans la région. M. Messahel a aussi appelé à la vigilance car «nous vivons dans une zone de turbulence», avec un retour des combattants de Daesh, raison pour laquelle il importe de trouver des solutions en Libye, loin des ingérences, grâce au dialogue politique. «Nous restons vigilants face au retour des terroristes étrangers. Nous cherchons des solutions en Libye ou au Mali. Il a rappelé l'agenda et la feuille de route établis par l'Envoyé spécial de l'Onu en Libye Ghassan Salamè. «Il est urgent de mettre en place les institutions, c'est à dire aller vers une constitution et vers des élections. C'est la feuille de route des Nations unies que nous avons toujours soutenue et nous sommes contre la multiplication des agendas «, a-t-il déclaré. La dernière réunion ministérielle tripartite sur la Libye s'est tenue en mai dernier à Alger avec la participation des ministres des Affaires étrangères algérien, Abdelkader Messahel, tunisien Khémeis Jhenaoui, et égyptien, Sameh Chokri, sur la situation qui prévaut en Libye. Par ailleurs, le gouvernement libyen a annoncé mardi que le champ pétrolifère de Sharara, le plus grand du pays, va rouvrir après la levée de l'état de force majeure déclaré dans le champ. En marge de sa visite aux Emirats arabes unis, le Premier ministre libyen, Fayez Serraj, a rencontré le président de la National Oil Corporation (NOC), sous contrôle de l'Etat, Mustafa Sanalla, à Abou Dhabi, et a convenu avec lui que la société prenne les dispositions nécessaires, en matière de sécurité, dans le champ pétrolifère, selon un communiqué transmis par les services de M. Serraj. L'armée, établie à l'est du pays, a récemment pris le contrôle du champ et a demandé à la NOC de lever l'état de force majeure dans le champ. Cependant, avant de rouvrir le champ, la NOC a exigé que tous les effectifs militaires quittent le champ. Sharara est situé à quelque 900 kilomètres au sud de la capitale, Tripoli, et a la capacité de produire plus de 300.000 barils de pétrole brut par jour. Cette situation n'est cependant pas nouvelle ou conséquente à une crise inattendue. Elle résulte au contraire du statu quo qui caractérise la Libye, notamment en ce qui concerne les relations conflictuelles entre le gouvernement d'union présidé par Fayez al Serraj et les autorités de l'Est, basées à Tobrouk et soutenues par l'armée nationale libyenne autoproclamée du maréchal Khalifa Haftar. Les diverses milices qui imposent leur loi aussi bien dans la région de la Tripolitaine que dans celle du Fezzan bénéficient d'un contexte favorable à leur main mise sur les trafics nombreux et certaines d'entre elles, au niveau de la région sud de la Cyrénaïque convoitent ouvertement les terminaux qui jalonnent le Croissant pétrolier, véritable poumon d'un pays sans autre source de revenus.