Il était prévisible qu'il y ait des vagues après l'AGO de la FAF du 22 novembre dernier, notamment après que le président sortant de la FAF eut refusé à certains membres de l'assemblée générale de prendre la parole. Ainsi donc, les langues commencent à se délier et c'est M. Aïssaoui Mouldi, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, ex-président de la FAF, ex-président de l'USM Alger, qui a ouvert «le bal» hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout, en animant une conférence de presse. Devant un parterre de journalistes sportifs, le conférencier a d'abord souligné le pourquoi de cette sortie médiatique, lui qui «n'a jamais interféré dans les affaires du football, ni donné une opinion quelconque, durant les quatre années du mandat de la FAF sortante». Il ajoutera qu'«il a pour principe de laisser les gens travailler et c'est pour cela que j'ai pensé naïvement que l'AGO était une occasion pour moi d'exposer mon avis, sachant que le football n'appartient à personne et que c'est un domaine que je connais très bien». Et de justifier son intervention par «notre football est tellement malade et vit une situation d'une extrême gravité qu'il fallait que je parle». Et d'aborder le pourquoi de sa présence à savoir «j'ai fait, lors de la dernière AGO l'objet d'une agressivité sans pareil, gratuite et à la limite de l'indécence» par le président de la FAF «qui a refusé que je prenne la parole comme elle fut refusée à Rachid Mekhloufi, qui a invoqué l'article 12 du règlement intérieur de la FAF». «Cet article n'a été lu qu'à moitié, puisqu'en lisant la suite, il est fait mention de liste additionnelle pour d'éventuels intervenants, chose dont le président de la FAF n'a pas voulu tenir compte volontairement, alors que même lors d'un conseil de gouvernement, l'on peut s'exprimer». Et d'exposer les preuves en révélant que «la convocation datée du 29 octobre ne m'est parvenue que 5 jours avant l'AGO, avec aucune adresse sur l'enveloppe et l'on nous demandait d'émettre des avis sous huitaine. Et je me suis acquitté de mes cotisations que le jour de l'AGO». Pour lui, «la gestion financière et administrative de la FAF est approximative et irresponsable», et de donner d'autres exemples quant aux recrutements de coachs étrangers et de leurs collaborateurs ainsi que les matches amicaux organisés par l'EN et qu'il juge comme étant des dépenses inutiles. Pour Aïssaoui, «les résultats négatifs du BF surtout ne sont pas le fruit du hasard, lorsqu'on limoge à tour de bras des coachs tel Madjer et tous les staffs techniques qui lui ont succédé», car dira-t-il «quand on fait des choix, on assume». Et de s'interroger : «Y a-t-il eu véritablement un programme de développement du football?» Et de répondre: «Quatre ans après, on se retrouve à la case départ, et encore plus bas». Pessimiste, il ajoutera que «rien n'apparaît à l'horizon, redresser le football c'est s'occuper des jeunes catégories, les former, les suivre et les rendre performantes». Pour lui, «la formation telle que conçue par la FAF c'est du bidon», s'insurgera-t-il. A propos de son éventuelle candidature à la présidence de la FAF, Aïssaoui a d'emblée lancé: «Je ne suis pas intéressé». Il reconnaît tout de même que «beaucoup de gens l'ont sollicité, mais tant qu'il n'y a pas de projet sérieux pour le football, il ne sera pas partie prenante. Cependant, il a avoué ne pas tenir compte des délais, si d'aventure il décidait de se présenter. Il révèlera que «sa vision politique est très claire et que les délais sont des considérations secondaires». A ce propos, justement, nous avons appris de source bien informée, que le MJS est actuellement en train d'étudier les nombreux recours qui lui sont parvenus après l'AGO de la FAF qui n'a pas encore été validée par la tutelle et que de ce fait, il serait fort probable que l'assemblée générale élective soit reportée (au 7 janvier 2006, croit-on savoir). Mais, rectifiera M.Aïssaoui, «lorsqu'on répondra objectivement et avec réalisme à la question de savoir quel football veut-on pour notre pays, je serais prêt à participer». Mais il n'a pu s'empêcher d'avouer qu'il «a été troublé par l'applaudissement des membres de l'AG, à l'issue de la présentation des bilans moral et financier, après un bilan moral aussi catastrophique». «Même le bilan financier, tel qu'il nous a été soumis, n'est pas en règle». Et de dénoncer au passage «les délateurs qui font appel à la FIFA pour un oui ou un non». Tel un candidat en pleine campagne électorale, M.Aïssaoui a rappelé qu'il a un programme, et qu'il ne faudrait pas agir dans l'urgence. Comme il n'est pas favorable à un arrêt de la participation de nos sélections dans des joutes internationales, «même si l'Algérie n'était pas compétitive pour la CAN 2006. La priorité c'est la formation et les infrastructures essentielles pour le développement du football. Ni la FIFA ni la CAF ne peuvent aider au développement. Les cadres et les compétences existent, il faudrait seulement penser à améliorer leurs connaissances, par des recyclages réguliers et de haut niveau». Aussi, regrette-t-il, «que l'on ait jamais fait d'évaluation après des résultats positifs ou négatifs pour se situer et rectifier le tir». Et de revenir sur les actes anti-réglementaires de la FAF tels «le non-remplacement des membres de l'AG démissionnaires, la création d'une troisième période des transferts de joueurs». Pour Mouldi Aïssaoui, «la FAF doit être le cerveau du football», conclura le conférencier.