Les relations entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et la Fédération nationale de football sont au plus mal. Le dernier “plébiscite” de M. Raouraoua lors de l'assemblée générale ordinaire à travers la motion de soutien de la majorité des membres n'a pas été visiblement du goût du MJS qui s'attendait plutôt à une remise en cause par l'AG du travail accompli par l'actuel bureau fédéral pour s'en débarrasser plus facilement. Preuve en est cette déclaration de M. Guemmar, directeur au MJS, qui a plutôt mis l'accent sur le manque de débat autour des bilans moral et financier de la FAF, au moment où ces derniers ont été adoptés à une majorité écrasante. Cette déclaration, jugée “suspecte”, a été suivie d'une réponse sans appel de la Fédération nationale de football sur son site Internet. En effet, Raouraoua n'a pas tardé à réagir, qualifiant les propos de Guemmar de “faux”. “M. Guemmar trompe encore une fois l'opinion publique et les sportifs en déclarant que les membres de l'assemblée générale de la FAF ont demandé à prendre la parole pour discuter du bilan financier. Ceci est archifaux, aucun membre n'a demandé à prendre la parole sur ce point de l'ordre du jour. Pour rappel, le bilan financier a été approuvé à l'unanimité des membres présents dans la salle. Seuls les membres de l'EN FLN et M. Mouldi Aïssaoui avaient quitté la salle. Il convient de signaler que le président de la FAF a accordé le droit d'intervention à tout demandeur, mais dans le point divers à la fin des travaux. C'est ainsi que M. Allik et le président de la ligue de Mostaganem ont pu prendre la parole. En dehors de ces deux personnes, aucun membre présent à ce moment n'a sollicité d'intervention. D'autre part, même M. Aïssaoui a été autorisé à prendre la parole à la fin des travaux, mais ce dernier a préféré quitter la salle au moment de l'examen du bilan financier”, souligne la mise au point de Raouraoua. Le président de la FAF va plus loin dans sa réplique en défiant le MJS d'enquêter sur sa gestion, faisant allusion au fait que Guemmar a critiqué l'absence de débat du bilan financier qui soit dit en passant a été voté par les “partisans” de la tendance MJS, ceux-là mêmes qui ont rejeté le bilan moral. “Au sujet des menaces de contrôle qu'agite M. Guemmar, le président de la FAF est non seulement d'accord mais revendique le contrôle de la gestion de la fédération.” Rien n'empêche, du reste, les services de l'Etat d'enquêter sur la FAF afin de mettre fin à cette suspicion malfaisante, surtout lorsqu'elle est colportée par des hauts responsables du MJS. Lors du dernier passage du ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Yahia Guidoum, à l'APN, un député avait d'ailleurs proposé une commission d'enquête parlementaire à cet effet. L'Etat a tout intérêt à contrôler la gestion des fédérations et c'est là qu'il a failli par le passé, de l'aveu même de M. Guidoum, qui a parlé devant les députés de “laxisme”. Raouraoua a été également jusqu'à mettre au défi M. Guemmar de l'interdire de se présenter aux élections de la FAF, prévues le 22 décembre prochain. “Concernant l'éventuelle candidature du président de la FAF, n'en déplaise à M. Guemmar, tous les membres de l'AG ont le droit de se présenter aux élections et nul ne peut l'interdire.” À ce titre, il faut noter que le décret 05-405 régissant les fédérations sportives, qui interdit justement à un président d'une fédération de postuler une seconde fois, donne une année aux fédérations pour mettre leurs statuts en conformité avec ce texte gouvernemental. C'est un texte, en vérité, qui n'est pas applicable à la FAF car toute velléité de l'appliquer à la Fédération nationale de football exposerait l'Algérie à des sanctions de la FIFA. Le dernier communiqué de la puissante fédération mondiale, qui note le cas Algérie, est à ce sujet très clair. S. B.