Et voilà la protesta estudiantine Les marcheurs ont rallié le rond-point Mohamed Seghir-Nekkache, avant de prendre la direction gauche menant au rond-point de la cité Djamel. Ils sont plusieurs milliers d'étudiants, filles et garçons, à avoir, encore une fois, boudé les amphis et jugé utile de s'exprimer et dire leur mot en sortant dans la rue dès les premières heures d'hier pour scander des slogans hostiles à une autre investiture du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Tôt dans la matinée, le premier groupe formé dans l'université des sciences et des technologies Mohamed Boudiaf a commencé à grossir avant de constituer une grande foule comprenant plusieurs carrés et commencé à battre le pavé par la suite dans un calme plat hormis les slogans acerbes qu'ils ont scandés à gorge déployée tançant tantôt le pouvoir, invitant très souvent ses tenants à céder face à la mobilisation populaire. Les marcheurs se sont, dés 10h, mis en marche à partir de l'Usto, située à l'est de la ville d'Oran. Ils ont vite fait de rallier le rond-point Mohamed Seghir -Nekkache avant de prendre la direction gauche menant au rond-point de la cité Djamel sans marquer une pause après une longue marche plus ou moins haletante sous un soleil printanier. Les marcheurs n'abdiquent pas ni ne renoncent pas à poursuivre leur chemin vers le centre-ville en traversant les quartiers de l'hippodrome, El Maqarri (ex-Saint-Eugène) pour atteindre l'enceinte abritant le siège de la wilaya d'Oran où a été organisée une petite halte pour reprendre le souffle avant de se lancer vers la célèbre place du 1er Novembre, ex-place d'Armes dans le centre-ville. Brandissant tout haut l'emblème national, pendant que plusieurs centaines d'autres portant des habits aux couleurs nationales n'en démordent pas en voyant en l'unité nationale une ligne rouge à ne jamais franchir quels que soient sa fonction et son grade. «Nous voulons un changement radical et une refondation totale du système de gouvernance», dira Yacine, un jeune étudiant venu de Tiaret. Un autre, venu de Relizane, poursuit son cursus dans le pôle universitaire de Belgaïd, à l'est d'Oran, lui a emboîté le pas en faisant valoir «le caractère pacifique de l'action des étudiants tout en mettant également en exergue le fait que leur position n'ayant été motivée ni adoptée par aucune formation politique ni encore moins par les classiques organisations estudiantines. Autrement dit, l'Ugel, L'Ugea, l'Unea, l'Onea et le reste des organisations sont, désormais, de l'ancienne histoire? «Nous ne voulons plus de ces organisations ayant mis à plat l'université en la dépolitisant alors qu'elle était le tremplin des luttes de l'existence et de son avenir», dira la jeune étudiante Nadia, venue elle aussi, de la capitale des Rostomides, Tiaret. «L'étudiant d'aujourd'hui est, en suivant ces organisations, dénué de toute logique alors qu'initialement l'université a, depuis la nuit des temps, été le catalyseur, servant de déclic, tout comme cela a eu lieu dans le mouvement amazigh des années 1980», a expliqué Salim venu de Tizi Ouzou. À ce propos Salim signe et persiste que le printemps amazigh a servi d'élément déclencheur ayant éveillé les consciences vu son pacifisme. Ils sont donc venus de partout, poursuivant leurs études à Oran. Pour eux, ils ne peuvent aucunement se singulariser par leur passivité en se référant aux autres marches lancées un peu partout dans l'ensemble des secteurs et dans d'autres wilayas. Pour Salim, l'avenir lui apparaît scintillant en arborant, d'ores et déjà, son optimisme. «Nous sortirons vainqueurs, sans fracas», a-t-il affirmé expliquant que «nous donnerons une belle leçon de maturité à ceux-là prédisant l'affrontement entre Algériens en leur démontrant que notre mouvement est et restera pacifique». À l'heure où nous mettons sous presse, aucun incident, si petit soit-il, n'a été enregistré malgré le déploiement d'un impressionnant dispositif policier.