La wilaya de Tizi Ouzou était au rendez-vous hier pour le cinquième vendredi de mobilisation contre le régime et pour plus de démocratie. Malgré le froid et la pluie, des milliers de personnes ont, en effet, investi la rue pour exiger, une nouvelle fois, un changement radical du système politique et demander le départ du Président Abdelaziz Bouteflika au terme de son mandat actuel qui se termine le 28 avril prochain. La mobilisation citoyenne pour l'avènement du 2ème République en Algérie est intacte et aussi massive que les vendredis derniers, a-t-on constaté hier vendredi. Malgré le froid, même les enfants participent à la marche, portés par leurs parents. Du campus Hasnaoua I de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou jusqu'à la placette de l'Olivier, mitoyenne des sièges de la Cour de justice et de la Sûreté de wilaya, les manifestants, hommes, femmes et enfants, vieux et vieilles, venus en famille pour certains, de plusieurs régions de la wilaya pour y participer à cette manifestation pacifique, ont marché dans un calme absolu. Ce qui dénote, encore une fois, le haut degré de civisme des marcheurs, réunis derrière un même mot d'ordre : «Non à la prolongation du mandat du Président sortant Abdelaziz Bouteflika et pour un changement de tout le système politique». Drapés de l'emblème national et du drapeau amazigh, les manifestants ont, tout au long de l'itinéraire de cette marche, scandé des slogans, adaptés, à la situation politique actuelle. « Un seul héros, le peuple », « L'Algérie une République et non une monarchie », ou encore «Pour une transition sans le pouvoir » et « Ni prolongation ni report », « Bouteflika dégage », sont autant de slogans repris en chœur par la foule. Au fur et à mesure que la procession progressait ,d'innombrables groupes de personnes rejoignaient la marche. A hauteur de l'entrée principale du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nédir Mohamed de Tizi Ouzou, du rond-point jouxtant la 1ère sûreté urbaine ou encore celui du Jet d'eau, les manifestants ont observé des haltes, ponctuées d'un grand rassemblement devant la stèle des Chouhada, jouxtant la placette de l'Olivier. «Repose en paix Da Elhocine (Hocine Ait Ahmed, ndlr) le peuple a repris ton combat» ou encore « Le MAK ne me représente pas », « Pour une rupture radicale avec le système », sont également repris par la foule, composée, essentiellement de jeunes, unis dans la joie pour défendre leurs droits pour une vie libre et démocratique. «L'Algérie mérite une autre image que les Occidentaux avaient de nous à cause du système prôné par le pouvoir qui a tout fait pour faire sombrer le pays dans le chaos et l'anarchie », a observé un manifestant. Cette grandiose marche soutenue par les politiques et plusieurs syndicats autonomes mais aussi par des organisations de la société civile, l'ordre des avocats, le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires représentant les maîtres-assistants, les maîtres de conférences A et B et les professeurs en médecine, en pharmacie et en chirurgie dentaire pour ne citer que ceux-là est la cinquième mobilisation, importante, qui s'est déroulée, hier vendredi. Après celle du 22 février du 1er mars, du 8 mars et du 15 mars, ponctuées de marches et rassemblements cycliques des étudiants notamment les mardis mais aussi des avocats.