Si les statuts de cette fédération venaient à être mis en conformité avec le nouveau décret, on court vers sa suspension par la FIFA. C'est hier qu'a pris fin la période de dépôt des candidatures pour les élections de la Fédération algérienne de football programmées pour le 22 décembre prochain à l'hôtel Ryadh de Sidi Fredj. Jusqu'à hier midi, une seule personne s'était présentée (elle l'a fait aux environs de 11h30) au bureau de la commission ad hoc, installée au siège de la FAF, pour retirer le dossier de candidature. Il s'agit de l'un des membres du bureau fédéral sortant et ex président de la ligue de wilaya de Biskra, M.Abdelkader Châabane, qui avait jusqu'à 17h00 pour venir confirmer sa candidature en ramenant tous les documents qui lui étaient demandés à savoir: -la justification de membre de droit de l'AG de la FAF. -la justification des qualités et aptitudes avec les responsabilités pour lesquelles il postule (CV légalisé) -01 extrait de naissance -01 extrait du casier judiciaire n°3 -02 photos d'identité La commission de candidatures, présidée par M. Saïd Amara, donnait rendez-vous, hier, à 17h00 à la presse pour communiquer la liste définitive des candidats à ces élections. La rareté des candidats s'explique par le fait que la rumeur circulait que l'AG élective de la FAF va être reportée. Le report serait dû à une lettre du MJS adressée au secrétariat général de la FAF lui faisant connaître la disposition de l'arrêté du ministère du 06 novembre 2005 qui indique que la FAF est l'une des 12 fédérations sportives classées comme étant d'utilité publique et d'intérêt général. Une disposition qui n'a rien de nouveau par rapport aux textes de loi de 1989 et de 1995 qui ont toujours fait des fédérations sportives des structures d'utilité publique et d'intérêt général. Il restait seulement à faire application de cette disposition. Et puis qui mieux qu'une fédération sportive, association qui milite pour la promotion du sport, pouvait obtenir ce statut. Dans la lettre du MJS que le SG de la FAF a reçue, il serait indiqué que la mise en conformité des statuts avec le décret exécutif 05-405 sur les fédérations sportives doit se faire avant les élections. Cela supposerait que la FAF doit prendre ses dispositions pour mettre en oeuvre cette demande du ministère de tutelle. Une mise en oeuvre qui demande du temps et qui risque de remettre à au moins trois mois la tenue de l'AG élective de la FAF car, auparavant, il y a toute une procédure à respecter, dont la convocation d'une AG extraordinaire de cette fédération. On retiendra que cela va à l'encontre de l'article 48 du décret exécutif 05-405 sur les fédérations sportives qui ne parle pas de mise en conformité avant une AG élective, mais que les fédérations sportives jugées d'utilité publique et d'intérêt général ont un an pour mettre leurs statuts en conformité avec le texte en question. Cela dit, on ne peut manquer de faire remarquer que cette démarche nous conduit tout droit vers la suspension de la FAF par la FIFA. Celle-ci a, déjà, fait savoir qu'elle suivait de près le dossier de cette fédération. En outre, une lettre de son président, Joseph Sepp Blatter, adressée à la FAF lui fait savoir que la commission chargée des fédérations a été instruite par ses soins de ne pas reconnaître tout bureau fédéral de la FAF issu d'élections organisées en fonction du nouveau décret sur les fédérations sportives. A l'occasion du dernier Congrès de la FIFA, les 11 et 12 septembre derniers à Marrakech, il avait été demandé à toutes les fédérations qui lui sont affiliées de mettre en conformité leurs statuts avec ses textes. L'instance internationale leur avait également demandé de leur envoyer leurs statuts actuels. Pour la FAF, elle avait relevé 10 points qui demandaient à être amendés, parmi eux celui de ne plus introduire parmi les membres d'une AG des experts du ministère de tutelle. Si Mohamed Raouraoua, le président de la FAF, n'a pas amendé lesdits statuts, c'est que lui-même avait été élu sur une liste d'experts du MJS et qu'il n'aurait pas voulu être celui qui aurait empêché d'autres personnes de se porter candidates à la présidence de la FAF. Pour lui, il appartenait au futur bureau fédéral de procéder à cette mise en conformité avec les textes de la FIFA. Il s'agit, donc, d'être prudent car même si notre équipe nationale est éliminée des compétitions internationales, il ne faut pas oublier que nous avons cinq clubs engagés sur le front de la coupe arabe et des coupes africaines. Le MCA, surtout, qui risque de se retrouver hors de la compétition arabe alors qu'il est bien placé pour la remporter. Et puis une suspension de son football réagirait de très mauvaise façon sur le prestige de notre pays pour lequel le Président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a tant fait pour le replacer sur la scène internationale. Obtenir la suspension de notre football irait à l'encontre de tout ce qu'il a entrepris depuis sa première élection en 1999.