Pour le désormais ex-coordinateur de campagne de Ali Ghediri «dans cette situation de crise aiguë, il appartenait à chacun de nous de se déterminer en fonction de ses convictions personnelles». Coup de tonnerre sur les hauteurs d'Alger. La direction de campagne de Ali Ghediri a perdu son coordinateur, l'avocat Mokrane Aït Larbi. L'avocat et ex-responsable du RCD a annoncé, hier, son retrait du processus électoral. Dans un communiqué qu'il a rendu public, Mokrane Aït Larbi, qui a été le premier à afficher son soutien à l'ex-général et candidat à la présidentielle, Ali Ghediri, a expliqué «il est évident que le pays vit une situation révolutionnaire pacifique, sans précédent dans sa longue histoire, avec comme unique guide: le peuple (...) Cette phase historique ne peut réaliser la rupture par la voie électorale, dont la fraude a déjà commencé au sein du Conseil constitutionnel et devant l'opinion nationale et internationale». Affirmant avoir eu «une longue discussion avec Ali Ghediri», l'avocat ajoute «nous sommes parvenus à la conclusion que dans cette situation de crise aiguë, il appartenait à chacun de nous de se déterminer en fonction de ses convictions personnelles». Cela implique que le candidat n'est toujours pas convaincu de rejoindre les appels lancés à l'opposition pour se retirer. «Quelle que soit la position qu'adoptera Ali Ghediri, je la respecterai. Pour ma part, j'ai décidé d'être en phase avec les revendications populaires, qui s'opposent au 5e mandat et au système dans sa globalité. J'ai décidé de me retirer du processus électoral prévu en cours, pour continuer à activer, parmi les Algériennes et les Algériens en lutte, au service de notre pays», a conclu Mokrane Aït Larbi. Avant lui, Zoubida Assoul, qui était également dans son staff de campagne, a quitté Ali Ghediri, tout en appelant ce dernier à se retirer. La présidente de l'Union pour le changement et le progrès (UCP) a annoncé, elle aussi, que son parti a décidé, après une réunion du bureau politique, de soutenir les manifestations populaires et d'appeler les candidats en lice à se retirer de la course. Pour rappel, l'ex-directeur de la communication, le journaliste Hmida Ayachi, avait également claqué la porte, mais pour des divergences avec le candidat. Dans l'entourage immédiat de Ali Ghediri, il ne reste pas grand monde. Quelle décision va-t-il prendre? Maintenir sa candidature malgré avoir enregistré autant de défections et, notamment le départ de son coordinateur à une semaine du lancement de la campagne électorale? S'il décide de se retirer, il ne restera pas de candidats de poids devant Abdelaziz Bouteflika. Les absents au rendez-vous du 18 avril prochain sont nombreux. La présidentielle, si elle venait à se tenir, se fera sans Makri du MSP, Ali Benflis de Talaie El Hourriet et Louisa Hanoune du PT. Même Abdelaziz Belaïd a conditionné sa participation par le retrait de la candidature de Bouteflika. Qui reste dans la course face au président-candidat? Pour le moment, il n'y a que Ali Ghediri. Un autre constat jette le doute sur la tenue du prochain scrutin. Qui animera la campagne électorale? Ali Ghediri n'a plus de coordinateur de campagne et même Abdelaziz Bouteflika a remplacé son premier directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, qui avait à son compte trois campagnes électorales, par Abdelghani Zalène, totalement novice dans le domaine.