Pour l'UNICEF, ce sont 5000 enfants yéménites que la coalition saoudienne a tués Ce n'est pas la première fois que des enfants sont ainsi les victimes des bombardements de la coalition puisque, quelques mois auparavant, 54 enfants ont également succombé dans un raid sur un autobus, non loin du port de Hodeïda... Douze enfants et dix femmes ont été tués au cours des dernières quarante-huit heures, au Yémen, durant des bombardements qui ont ciblé des habitations de civils dans la province de Hajjah, au nord-ouest de la capitale Sanaa. C'est ce qu'a annoncé la mission onusienne dans un communiqué. Le bilan aurait pu s'avérer encore plus tragique puisqu'on dénombre également 14 enfants blessés, plus ou moins grièvement, dont l'âge varie de 1 à 18 ans; L'ONU précise qu'ils ont été évacués vers des centres hospitaliers de Sanaa, sans préciser si ces hôpitaux disposent effectivement des moyens nécessaires pour leur prise en charge. Le Yémen est en effet aux prises avec une crise humanitaire dont l'organisation considère qu'elle est la pire depuis de nombreuses décennies, la population yéménite étant en grande partie menacée de famine! Ces frappes intervenues dans le district de Kouchar restent pour l'instant «indéterminées» puisque le bureau des Nations unies chargé des Affaires humanitaires n'en a pas indiqué les auteurs même si les rebelles Houthis ont accusé sans tarder, dans plusieurs de leurs médias, la coalition militaire emmenée par l'Arabie saoudite qui intervient dans cette guerre menée au Yémen en soutien aux forces progouvernementales. Ces dernières contrôlent depuis presque une année certaines zones de la province de Hajjah alors que quelques autres sont, à l'instar de Kouchar, aux mains des rebelles. Un des responsables Houthis, Deifallah al-Chami, a diffusé un communiqué, par le biais de l'agence de presse Saba, dans lequel il désigne nommément la coalition conduite par l'Arabie saoudite comme responsable de cette attaque. Riyadh, a-t-il affirmé, a «volontairement perpétré ce massacre». Ce n'est pas la première fois que des enfants sont ainsi les victimes des bombardements de la coalition puisque, quelques mois auparavant, 54 enfants ont également succombé dans un raid sur un autobus, non loin du port de Hodeïda. Riyadh avait expliqué, au lendemain du carnage, que l'autobus abritait en même temps que ces enfants des combattants Houthis, selon ses canaux de renseignement militaire. Le porte-parole de la coalition avait, cependant, présenté des excuses sous la pression de la communauté internationale et à la demande express des Etats-Unis dont les élus démocrates avaient vivement condamné ce crime tout en réclamant au Congrès l'arrêt des fournitures de matériels de guerre à l'Arabie saoudite. Demande qui est demeurée sans suite, l'administration Trump ayant néanmoins exercé une pression «amicale» sur Riyadh en vue d'une amorce de négociations, sous l'égide de l'ONU. Lesquelles négociations ont eu lieu en Suède et ont surtout porté sur la situation au port de Hodeïda, point d'entré unique de l'aide humanitaire dont a tant besoin le peuple yéménite martyr. Depuis, les discussions piétinent et butent principalement sur l'échange de 15 000 prisonniers prévu dans l'accord difficilement arraché à Stockholm mais dont la concrétisation sur le terrain reste, à ce jour, problématique. Telle est la situation dans laquelle se débat le peuple yéménite, plusieurs mois après la rencontre, qualifiée porteuse de «progrès spectaculaire» par l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU au Yémen. Le déploiement des observateurs onusiens a buté sur les intran-sigeances des deux camps, et le premier responsable de ce contingent a même été déclaré persona non grata aussi bien par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite que par les dirigeants Houthis. En somme, le conflit dans ce pays qui reste l'un des plus pauvres au monde et dont l'appartenance à la péninsule arabique est lourde de conséquences tragiques risque de durer encore longtemps, malgré les efforts de l'ONU et les tentatives très diplomatiques des émissaires britanniques et américains dans la région. Sur les 10 000 morts que l'intervention de la coalition emmenée par l'Arabie saoudite a causé depuis 2015, on estime à plus de 2200 celui des innocentes victimes que sont les enfants. Un nombre que contestent véhément de nombreuses ONG qui parlent d'un bilan réel cinq fois supérieur...